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Notre regard

Afghanistan | Sécurité au point mort [2011]

Données socio-démographiques

Population: 29’835’392
Langues officielles: Farsi (50%) et Pachtou (35%), autres (15%)
Religions: Musulmans sunnites (80%), musulmans chiites (19%), autres (1%)
Ethnies: Pashtoune (42%), Tajik (27%), Hazara (9%), Ouzbek (9%), Aimak (4%), Turkmène (3%), Baloutchi (2%), autres (4%)

Demandes d’asile en Suisse (statistiques 2010)

  • Nouvelles demandes en 2010: 670
  • Dossiers traités en 1ère instance: 799, dont: radiations: 17
  • Décisions positives: octroi de l’asile: 40 / admissions provisoires: 385
  • Décisions négatives: 58 rejets, dont 299  NEM, y.c.124 NEM DUBLIN

Sécurité au point mort

Malgré un fort appel des ONG contre le renvoi des Afghans, la Suisse ferme les yeux et continue à les expulser. Elle n’est pas le seul pays, puisque la France a également procédé à des renvois forcés, dénoncés comme «les charters de la honte» et que l’Australie a signé en 2010 un accord de réadmission avec l’Afghanistan.

En guerre depuis l’invasion soviétique (1979 – 1989), l’Afghanistan n’a jamais connu de véritable Etat de droit. Les six années de guerre civile qui ont suivi l’occupation soviétique ont exacerbé les clivages entre moudjahidines, reproduisant les divisions ethno-religieuses, notamment entre Sunnites et Chiites, Pashtouns et Tadjiks. En 1996, les Talibans arrivent au pouvoir. Ils imposent à la population un régime basé sur une lecture fondamentaliste du Coran. Après les attaques du 11 septembre 2001, les USA et leurs partenaires de la coalition «anti-terroristes» engagent une campagne militaire en Afghanistan. Leur but: renverser les Talibans, suppôts d’Oussama Ben Laden et d’Al Qaïda. Le 13 novembre 2001, le régime taliban et Kaboul tombent. Trois ans plus tard, Hamid Karzaï devient le premier président démocratiquement élu. Mais son gouvernement peine à étendre son autorité. Il doit faire face aux mouvements de la ligne dure de l’Islam.

Photo: Davric

Depuis les fraudes électorales massives des élections présidentielles d’août 2009 renouvelant le mandat de Hamid Karzaï, la situation sécuritaire s’est considérablement détériorée  La population civile en paie le prix fort.

Les conflits armés se sont étendus sur presque un tiers du pays, y compris dans les zones du Nord, précédemment épargnées. Les services secrets américains estiment que les Talibans ont installé leurs propres gouverneurs dans 33 des 34 provinces du pays. La présence des troupes étrangères – 119’000 soldats étrangers étaient recensés en juillet 2010 – n’a pas empêché leur progression. Les opérations militaires d’envergure, coûteuses en vies humaines, non plus. Un retrait des troupes américaines est prévu pour juin 2011.

Les forces de sécurité afghanes, l’Armée Nationale (ANA) ou encore la Police Nationale (PNA) se développent mal et lentement. La police et les institutions judiciaires sont mitées par la corruption. L’armée est régulièrement accusée d’enlèvements, de chantage et de contrebande.

Les violations des droits humains sont en augmentation: exécutions extrajudiciaires, torture, arrestations arbitraires, mauvaises conditions carcérales, impunité officielle, utilisation d’enfants soldats dans les conflits armés, etc. Même si la Constitution interdit ces pratiques, de nombreux abus commis par les fonctionnaires, les autorités pénitentiaires locales, les chefs de police, des Talibans et d’autres groupes d’insurgés sont signalés.

D’après Amnesty International, les violences contre les femmes (viol, agression, meurtre, etc.) sont généralisées et tolérées au plus haut niveau du gouvernement et de l’appareil judiciaire. L’impunité semble être la règle pour cette forme de violence.

Des atrocités ont lieu également contre les minorités, principalement contre les Chiites Hazaras, mais  aussi contre les Sikhs, les hindous, principalement quand ceux-ci refusent de rejoindre les rangs des talibans.

L’insécurité et les violations des droits humains laissent 275’000 déplacés internes, dont la moitié dans le sud. Plus de 3 millions d’Afghans sont actuellement réfugiés dans d’autres pays.

Elise Shubs
Country information research center (cirec.ch)

Sources

Voir aussi