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Coordination 75 des Sans Papiers | Qui dit quoi? S’agissant des migrants, réfugiés, demandeurs d’asile et autres exilés…

Derrière chaque mot, il y a en embuscade ce que l’on pense, au-delà des revendications ou de l’argumentaire affichés, et en creux, ce sur quoi on ne s’engage pas. Qui ne dit mot consent. Alors on s’est demandés «Qui dit quoi?» s’agissant des personnes étrangères venant en Europe pour s’y installer et on a eu envie d’aborder la question de façon objective et quantitative, au-delà du match «migrant» versus «réfugié», alternative très débattue dans les médias ces derniers mois [1].

Billet publié sur le site de la Coordination 75 des Sans Papiers (France), en février 2016. Cliquez ici pour lire le billet sur le site de la Coordination.

On a relevé quelques 1200 références, communiqués, appels, pages d’actualité, newsletters, articles de presse… d’acteurs institutionnels, politiques, syndicaux, associatifs, collectifs, médiatiques… pour décompter dans un tableur les occurrences de différentes expressions: «migrant», «réfugié», «demandeur d’asile», «exilé», «sans papiers», «étranger», «immigré», «débouté», «clandestin» [2].

On a traduit en dessins les pourcentages obtenus (En chiffres) et restitué ainsi des topologies des positionnements des uns et des autres mettant en évidence proximités, voisinages et oppositions.

Deux aspects discriminants ont semblé pertinents pour positionner les locuteurs:

  1. L’alternative entre «migrant» et «réfugié», les termes ultra-dominants chez la plupart ;
  2. La distinction entre un langage pauvre se limitant à l’un et/ou l’autre de ces deux mots et un langage riche élargi à une pluralité d’expressions, cette diversité relativisant l’alternative entre «migrant» et «réfugi ».

 

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Les dessins sont construits sur ces axes.

Verticalement on a placé le rapport entre «migrant» et «réfugié». Plus on dit «migrant», plus on se retrouve vers le haut et inversement pour «réfugié», vers le bas.

Ceux qui les emploient de façon équivalente se placent vers le milieu.

Horizontalement, on a réparti les autres termes suivant différentes oppositions et associations significatives et révélatrices. Plus on emploie les mots placés sur les côtés, plus on se déporte latéralement. Ceux qui se limitent aux termes dominants «migrant» et «réfugié» se situent vers le milieu.

La Coordination 75 des Sans Papiers en a tiré quelques conclusions, que vous pouvez lire sur leur site en cliquant ici.