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Documentation

Le temps des réfugiés | Les aumôniers auprès des requérants d’asile sont tout aussi utiles aux autorités

La présence des églises protestantes et catholiques auprès des requérants d’asile est utile, souvent nécessaire et quelques fois indispensable. En Suisse, ce sont les aumôniers qui ont le plus souvent accès aux prisons, aux centres de détention administratives et aux cinq centres d’enregistrement et de procédure en plus des deux aéroports internationaux de Genève et de Zurich.

Billet de Jasmine Caye, publié sur le blog Le temps des réfugiés et hébergé sur le site du Temps, le 1er juin 2016. Cliquez ici pour lire le billet sur le blog.

Des policiers aux juristes, des assistants sociaux aux médecins, en passant par les fonctionnaires de l’Etat et de la Confédération, les aumôniers sont en contact avec tous les intervenants de l’asile. Ils ont une place unique et forment une courroie de transmission entre les besoins des uns et les exigences des autres tout en humanisant, autant que possible, le contexte de l’asile.

A Genève c’est l’Aumônerie genevoise œcuménique auprès des requérants d’asile (AGORA) qui offre ses services aux requérants d’asile. Depuis 2009, l’AGORA est au cœur du Foyer des Tattes à Vernier. Là, elle accueille quotidiennement les requérants d’asile et organise des cours et des activités.

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Les aumôniers effectuent des visites quotidiennes à l’aéroport de Genève et des visites hebdomadaires dans les centres de détention administrative et dans les abris PC. Ces visites leur permettent d’appréhender avec humanité et pragmatisme la réalité quotidienne des requérants d’asile mais aussi des personnes en charge de ces centres.

Dans ces lieux inaccessibles pour le commun des mortels où les personnes souffrent de solitude et de détresse sinon de maladie, les aumôniers offrent en plus d’une écoute spirituelle, une aide concrète.

On les estime parce qu’ils sont extrêmement bien renseignés et positivement hyperactifs, hyper connectés et hyper créatifs. Le dévouement des aumôniers inspire le respect et suscitent la reconnaissance de valeurs communes malgré les différences religieuses. A l’AGORA les projets fusent, le répondant est réactif, les idées sont positives et constructives.

Nicole Andreetta, Véronique Egger, Eric Imseng et Anne-Madeleine Reinmann déploient toute leur énergie, assistés de nombreux stagiaires, civilistes et bénévoles. L’année dernière, l’AGORA a engagé une nouvelle aumônière catholique. Elle est Suisse d’origine irakienne, membre de l’Eglise chrétienne d’Orient. Ghada Haodiche-Kariakos a dû fuir l’Irak en 1997 avec son mari et ses deux enfants. Elle poursuit sa formation d’aumônière avec enthousiasme et conviction.

Nous ne faisons aucun prosélytisme et nous aidons tous les requérants d’asile sans distinctions. Il nous arrive bien sûr de prier avec les requérants d’asile mais nous essayons, surtout, de rester à l’écoute des besoins des personnes, explique Anne-Madeleine Reinmann.

Avec un carnet d’adresse en or, elles sont les personnes à contacter si on souhaite aider ou simplement comprendre la vie des requérants d’asile arrivés à Genève. L’AGORA est d’ailleurs régulièrement contactée par les écoles pour faire des présentations sur son travail et sur la situation des migrants en Suisse.

Notre tâche est d’humaniser la procédure d’asile. Les décisions qui sont prises dans ce domaine affectent non seulement les requérants mais aussi les policiers et fonctionnaires qui participent à l’application de ces décisions, par exemple dans le cadre de l’exécution des renvois, déclare Nicole Andreetta.

Elle sait que le renvoi est un évènement traumatisant pour le requérant débouté mais aussi pour les personnes en charge de son exécution.