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Notre regard

Chronique Europe | Du 29 mars au 25 mai 2016

29 mars

Le gouvernement polonais avait annoncé qu’il ne tiendrait pas les engagements pris dans le cadre du plan de relocalisation européen. Il annonce finalement qu’il les respectera en accueillant 7000 réfugiés. A deux conditions: les candidats devront se soumettre à des contrôles de sécurité et devront souhaiter s’établir en Pologne.

30 mars

Suède. Une loi entrée en vigueur en janvier impose aux sociétés de transport de vérifier la validité des papiers de tous les passagers rejoignant le pays. La presse suédoise a fait état de poursuites engagées contre les entreprises ayant enfreint la nouvelle règle. Sur 26 cas saisis, 25 ont été justifiés de manière convaincante, et seule une compagnie de bus a dû s’acquitter d’une amende. Le chauffeur s’était refusé à forcer un adolescent somalien à descendre de son bus en raison du froid (-12° C), malgré son absence d’autorisation pour se rendre en Suède.

5 avril

Des maires et représentants de 11 villes européennes se sont rendus à Bruxelles pour exprimer leur refus de l’accord conclu entre l’UE et la Turquie, pointant les risques de violation du droit international et des droits des migrants. Ils ont affirmé leur volonté d’accueillir des réfugiés. «Nous, les villes, voulons faire partie de la solution» déclare Mme Colau, Maire de Barcelone.

5 avril

Le Parlement norvégien propose de détenir les requérants d’asile n’ayant pas de sérieux motifs d’asile durant les 2 à 3 jours de procédure accélérée d’étude de leur dossier. La détention viserait à lutter contre les disparitions et faciliter les expulsions.

6 avril

En réponse à la situation migratoire et à la rematérialisation des frontières européennes, le Conseil européen propose une réforme du système Dublin.

22 avril

L’Association espagnole Pro Derechos Humanos d’Andalousie (APDHA) présente son rapport annuel. Elle y dénonce les refoulements immédiats pratiqués à la frontière hispano-marocaine, mais aussi l’augmentation de 34% des arrivées sur les côtes espagnoles, la reprise de la route maritime par les Canaries (triplement des passages) et une hausse de 50% des personnes ayant perdu la vie en tentant d’atteindre le sol espagnol.

28 avril

L’Italie va commencer à relever en mer les empreintes digitales des migrants. Jusqu’ici, le pays procédait à ce contrôle une fois les personnes débarquées. « Maintenant, nous allons avoir des hotspots en mer » a annoncé Angelo Alfano, Ministre de l’intérieur. La nouvelle mesure vise à répondre aux critiques des pays européens estimant que l’Italie ne remplit pas cette mission avec efficacité, et laisse de nombreux exilés quitter leur pays sans être enregistrés dans le système européen.

6 mai

Des réfugiés de Lampedusa dénoncent leurs conditions de vie dans leur centre d’accueil, ainsi que les violences dont sont victimes les migrants refusant de se soumettre à l’obligation de donner leurs empreintes. « Nous ne voulons pas être enfermés dans une prison alors que nous n’avons commis aucun crime » écrivent-ils dans un communiqué. «Nous voulons une vie digne et obtenir la protection humanitaire au regard des situations dans les pays que nous fuyons. Laisser nos empreintes dans ces conditions nous prive de la liberté de choisir notre avenir, notamment de pouvoir rejoindre nos proches installés dans d’autres pays.»

18 mai

En 2015, la Grande-Bretagne avait financé une barrière afin de «sécuriser» la route du port de Calais. Des travaux d’allongement de la palissade ont démarré et devraient être achevés en juin. Ce projet s’inscrit dans la ligne des politiques française de sécurisation, marquée par l’évacuation forcée de nombreux lieux occupés par des migrants, de Calais à Paris notamment.

25 mai

L’évacuation des réfugiés du camp grec d’Idomeni, situé à la frontière macédonienne, s’est déroulée calmement, selon la Commission européenne et le HCR. Les habitants ont été conduits dans des camps tenus par l’armée. Les ONG dénoncent les mauvaises conditions de vie qui y règnent ainsi que leur éloignement des centres urbains. Elles soulignent aussi le fait que quelques milliers de migrants auraient préféré fuir que de prendre les bus pour s’y rendre.

Page réalisée par Anouk Piraud
Sources : Presse suisse et française, Migration News Sheet