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Notre regard

Accueil | Lausanne: Porte ouverte au «Point d’Appui»

Conçu pour soutenir le travail des médiateurs Eglises-Réfugiés, le Point d’Appui, espace multiculturel des deux Eglises officielles du canton de Vaud, l’Eglise évangélique réformée et l’Eglise catholique romaine, a ouvert ses portes le 1er février 2003, à l’intention de toute personne venue demander l’asile ou se trouvant dans la clandestinité. A l’espace multiculturel qui abrite des bureaux, une petite salle de colloque et une grande salle de séjour, Suisses et étrangers sont les bienvenus. L’espace se situe 8 rue Dr César-Roux, à dix minutes du centre de Lausanne.

Un visiteur qui franchit la porte du Point d’Appui peut avoir le sentiment de se retrouver sur une des grandes places d’Afrique, du Moyen Orient, d’Asie ou d’Europe. Un monde coloré et foisonnant, buvant du café et discutant dans des langues inconnues des oreilles européennes. Les médiateurs sont entourés d’une vingtaine de bénévoles, qui assurent, à tour de rôle, l’accueil, le café ou des appuis en français, d’une secrétaire en emploi temporaire subventionné à plein temps, d’une écrivaine publique et de deux animateurs à mi-temps, également en emploi temporaire subventionné.

Les bénévoles aux premières lignes

L’accueil, par des personnes bénévoles, c’est quelque chose d’extraordinaire ! Un mot gentil, du café ou du thé, des gâteaux et le journal fait partie des accessoires importants au Point d’Appui.

Grâce à la collaboration avec la Centrale alimentaire de la région lausannoise (CARL), des colis alimentaires sont à disposition une fois par semaine. Le visiteur sait à qui s’adresser pour recevoir un colis alimentaire et montre sa carte de membre à la bénévole responsable. D’autres personnes viennent pour apprendre ou parfaire leur français, les bénévoles ne chôment pas!

Les services de notre «écrivaine» publique et du secrétariat offrent la possibilité de rédiger une lettre ou de constituer un dossier pour une recherche d’emploi.

Joies et peines se côtoient

En parallèle, dans les bureaux des médiateurs, les consultations se suivent! Il n’est pas rare d’arriver aux 10 à 15 consultations et plus par jour (entre les deux médiateurs cela a fait plus de 1000 consultations en 2003). A chaque rencontre, une situation délicate ou une solution humaine sont à gérer. Les médiateurs ont souvent le rôle de «la paille» à laquelle on peut encore se tenir quand rien ne va plus. Joies et peines se côtoient, des larmes qui coulent, un soulagement, parfois des rires et la plupart du temps d’immenses angoisses. Le monde défile, avec ses particularités, ses langues, ses beautés, ses guerres, ses questionnements…

Des questions parfois sans réponse

Comment rentrer chez soi quand tout espoir est anéanti? Quelle possibilité de permettre à une famille, à un époux, à une épouse, de se rejoindre? Comment procéder pour poursuivre des études en Suisse? Vaut-il la peine d’ouvrir un dossier pour une demande de régularisation? Est-il possible, de faire encore quelque chose, quand tous les recours sont épuisés et que le retour est impossible?

Sans-papiers et NEM

Un autre travail important au Point d’Appui se situe autour des personnes sans papiers. En partenariat avec ces dernières, les médiateurs constituent des dossiers en vue d’une légalisation de leur séjour. Les lundis et les jeudis sont donc des journées qui s’étalent facilement jusqu’à neuf heures du soir. Les rencontres du nouveau Collectif «au secours» (pour les personnes qui font l’objet d’une non-entrée en matière) se tiennent les mercredis et les vendredis et commencent à attirer beaucoup de personnes. Ce collectif responsabilise les personnes à se prendre en charge et est en quelque sorte un groupe de soutien. Des idées et des actions sont «palabrées» et chaque membre a voix au chapitre…

Main dans la main

Toute l’équipe du Point d’Appui travaille main dans la main pour un même but, à savoir être au plus près des personnes qui ont de la peine trouver une place dans la société de ce canton. Au Point d’Appui, personne n’est ni abandonné, ni laissé au bord de la route. Pour beaucoup d’utilisateurs l’espace mis à disposition est un bout de chez lui, famille, ami et soutien.

Jean-Pierre Barbey et Brigitte Zilocchi
médiateurs Eglises-Réfugiés