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Notre regard

Vaud | Rejet des anciens cas: Forte mobilisation contre les renvois

Nous reproduisons ici le communiqué de presse de la Coordination asile du 12 août, qui donne les principaux axes d’opposition aux renvois des 523 personnes rejetées par les autorités fédérales. Compte tenu de notre calendrier rédactionnel, il nous est impossible de vous faire part de tous les développements du bras de fer engagé entre les autorités du canton de Vaud et les membres de la Coordination asile. A l’heure où nous écrivons ces lignes (fin août), un refuge s’est ouvert le 26 à la Maison de paroisse de Malley pour héberger les premières familles menacées de renvoi. (réd.)

C’est avec une profonde colère et tristesse que nous avons appris la démission du Conseil d’Etat; suite au protocole d’engagements entre le Département fédéral de justice et police et le Conseil d’Etat vaudois (signé en mai et rendu public ce jour), plus de cinq cents personnes sont menacées d’expulsion du canton, avec pour seul espoir une misérable aide au retour. La détermination du mouvement n’en est que renforcée.

Le canton de Vaud abandonne ses valeurs d’asile et de protection, qu’il avait tenu jusqu’à ce jour en matière d’asile. C’est ainsi une véritable démission du Conseil d’Etat à laquelle nous assistons aujourd’hui.

Des situations tragiques

Nous dénonçons cet accord honteux et affirmons notre détermination à maintenir notre objectif de zéro renvoi. Nous ne pouvons accepter que les mesures de contraintes soient utilisées et que des êtres humains soient jetés dans des prisons en ayant commis le seul «crime» de vivre en Suisse ! Non seulement le tri effectué sur la base de la Circulaire Metzler a été arbitraire et laisse sur le carreau de nombreuses familles intégrées, de plus demeurent de nombreuses situations humaines tragiques où le retour ne peut pas être envisagé.

Des retours inhumains

Parmi les personnes menacées d’expulsion, il y a des êtres humains rescapés du massacre de Srebrenica, l’un des plus grands massacres en Europe, depuis la Deuxième guerre mondiale ! C’est comme si on avait demandé aux survivant-e-s de l’holocauste de retourner quelques années après sur les lieux des camps, où vivraient en liberté leurs bourreaux. On ne peut également pas tolérer que le canton de Vaud expulse vers le Kosovo des femmes seules, avec ou sans enfant, qui n’ont comme seul avenir que la prostitution forcée ou l’enfermement et l’exclusion sociale.

Et ce ne sont que quelques exemples qui nous poussent à dénoncer le contenu scandaleux de cet accord.

Une résistance programmée

Le Conseil d’Etat tente de nous bercer avec la fameuse formule: «le verre est à moitié plein et vous le voyez à moitié vide». En effet, les promesses d’aide au retour nous semblent très vides… Le Conseil d’Etat abandonne toute idée d’Asile lorsqu’il envisage des programmes d’aide au retour destiné aux personnes vulnérables. De plus, les promesses d’aide à la recherche d’emploi, dans des pays ravagés par le chômage, sont largement insuffisantes !

Le Conseil d’Etat a signifié ce matin très clairement qu’il allait expulser les personnes refusant l’aide au retour. Nous lui répondons d’ores et déjà, avec la même fermeté, que notre détermination et notre résistance à défendre toutes les personnes désirant rester en Suisse, seront à la hauteur de ses attaques.

Christophe Tafelmacher, Yves Sancey, Nanda Ingrosso
Coordination asile, Lausanne, 12 août 2004