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Notre regard

Vaud | Réfugiés menacés de renvoi: Le mouvement ne faiblit pas

Le mouvement ne faiblit pas dans le canton de Vaud, bien au contraire. On a assisté à la fin de l’année 2004 et au début 2005 à la création de groupes locaux à la Vallée de Joux, Yverdon et Payerne qui sont venus rejoindre les groupes de Lausanne et Vevey/Riviera. D’autres groupes sont en voie de constitution à Morges et à Bex. Un nombre croissant de personnes montre son engagement en faveur des déboutés de l’asile, et sa solidarité pour des réfugiés de leur entourage menacés de renvoi forcé. Un soutien a été reçu même du Haut commissariat des nations unies pour les réfugiés, qui a récemment confirmé l’impossibilité réelle et concrète de renvoyer bon nombre de personnes originaires de la Kosove, des minorités ethniques du Sud Serbie, etc.

Malgré cela, le Conseil d’Etat vaudois continue à exercer d’énormes pressions sur les débouté-e-s. La «vraie-fausse» trêve déclarée en janvier 2005 ne couvre en principe pas les célibataires et couples sans enfants, et surtout elle ne suspend que les mesures de contrainte. Autrement dit, tous les déboutés, même ceux bénéficiant de la trêve, sont régulièrement convoqués par le Service de la population et mis sous pression en vue d’accepter l’«aide au retour». La Coordination Asile a ainsi dû organiser des accompagnements, afin que les personnes convoquées ne se rendent pas seules à ces entretiens.

Etranges visites

Récemment, des déboutés kosovars ou bosniaques ont alerté la Coordination Asile sur les mystérieuses visites qu’ils recevaient, sans annonce préalable, d’un Kosovar. Répondant à une question d’une députée qui s’insurgeaient contre ce «démarchage à domicile fait à l’improviste», le Conseiller d’Etat Jean-Claude Mermoud a confirmé que le gouvernement avait mandaté une personne pour faire avec les déboutés le bilan de leur situation, prendre note des réticences à rentrer et surtout les informer sur l’«aide au retour». Un peu gêné aux entournures, le Conseiller d’Etat a tout de même précisé que les requérants déboutés n’étaient pas obligés d’accepter cette visite, qui ne les engageait en rien… On a surtout l’impression que le but recherché était de prendre ces derniers par surprise et de contourner les accompagnements de la Coordination Asile.

Volonté d’étendre le mouvement

Du 26 février au 17 mars au 05, un feu a brûlé sur la place de la Madeleine à Lausanne pour montrer une opposition à la politique d’asile de la Suisse. Ce feu a symbolisé également la solidarité avec les personnes débouté-e-s qui après des années de vie en Suisse sont menacées de mesures de contraintes et de renvoi forcé. Le 17 mars 2005, alors que le Conseil des Etats débattait de la loi sur l’asile, la Coordination Asile Vaud a monté le feu de la résistance et de la solidarité à Berne, montrant ainsi sa volonté d’étendre le mouvement.

Christophe Tafelmacher

Plus d’informations sur www.stoprenvoi.ch