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Notre regard

Editorial | Après le 24 septembre

La fin de la campagne de votations sur l’asile et les étrangers est maintenant toute proche. Une formidable mobilisation a eu lieu depuis le lancement du référendum. Et certains se prennent parfois à rêver à une victoire le 24 septembre. Prenons cependant garde à ne pas nous nourrir d’illusions. Un tel succès relèverait du miracle, dans un pays qui subit depuis tant d’années un véritable matraquage xénophobe, dont l’efficacité n’est hélas plus à démontrer en période d’insécurité sociale et économique.

Nous l’avons dit, dès le début de la campagne, l’enjeu essentiel est ailleurs. Sans référendum, ces lois scélérates seraient entrées en vigueur dans un climat de défaitisme et sentiment d’impuissance catastrophiques pour les défenseurs des réfugiés et des étrangers. Notre défi, c’était de voir naître, à travers le double référendum, une dynamique combative pour faire face au durcissement de la législation. Et sur ce plan nous pouvons déjà parler de victoire.

Jamais un tel rassemblement ne s’était formé pour s’opposer à l’arbitraire et à la discrimination dont sont victimes les réfugiés et les étrangers. De nouvelles personnes sont apparues et nos structures se sont renforcées tout au long de cette campagne. Nous avons aussi touché des milieux que nous ne parvenions pas à atteindre jusqu’ici. Des personnalités inattendues sont venues nous soutenir.

Quoi qu’il arrive, nous devrons dès le 25 septembre organiser ce large mouvement pour l’engager dans une action durable. L’ampleur qu’a prise la campagne nous autorise à espérer dépasser largement les 29,7% de voix qui nous étaient favorables lors du référendum de 1999. Même sans majorité, un tournant peut être pris dans le débat politique.

La voix des opposants à la politique officielle ne doit surtout pas s’éteindre le 25 septembre. Avec votre soutien Vivre Ensemble continuera à agir dans ce sens.

Yves Brutsch