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Notre regard

Reflets de campagne | Votations du 24 septembre: Une mobilisation haute en couleur

Au lendemain d’une récolte de signatures déjà des plus dynamiques, militants et bénévoles n’ont pas mis longtemps à reprendre le flambeau, faisant preuve dans tous les cantons romands d’une grande énergie, d’inventivité et d’esprit d’ouverture dans la poursuite de la campagne contre la LEtr et la LAsi. Depuis la mi-juin et durant tout l’été de nombreuses manifestations, riches en couleur et en gaieté, ont montré la présence d’une Suisse solidaire dont il faut espérer qu’elle perdurera quoi qu’il arrive.

Un dénominateur commun: la volonté d’être présent dans «l’espace public», d’aller à la rencontre des gens dans différents lieux de vie. En particulier l’idée originale de développer des temps d’information dans les collèges, écoles professionnelles, lycées, et dans des entreprises. L’utilisation aussi de moyens de communication et de langage suffisamment évocateurs, telle la technique du théâtre de rue. L’effort est constant de chercher à s’intégrer dans des manifestations locales, qu’elles soient culturelles, musicales, festives (Fête de la Musique à Genève et au Jura, Festival Neuchâ-toi et Jardins musicaux dans le canton de Neuchâtel…).

A la rencontre de la population

La campagne frappe par l’importance donnée au mouvement, à la création de liens et de solidarités entre villes et villages: ainsi s’est organisée «La Caravane» dans le canton de Vaud, transitant à travers toutes les régions de fin août à mi-septembre, s’adressant à l’ensemble de la population, avec spectacles de rues, théâtres de marionnettes, apéros, débats, lettres de lecteurs, mises à disposition de films, de témoignages, et d’autres matériels d’information,…

De même dans le canton de Fribourg, une «VéloKarawane» a circulé du 25 au 27 août, entre différentes agglomérations, avec des étapes marquées par du théâtre de rue; aux mêmes dates le «Boat People», a navigué sur les trois lacs avec à son bord une trentaine de requérants d’asile et a accosté dans différentes villes pour des discussions-débats (voir photo en couverture); et des manifestations telles que la grande fête populaire organisée le 26 août par le comité neuchâtelois ou la journée des «Salons de la migration» le 27 août à Bienne; sans oublier des expositions itinérantes de photos.

Un foisonnement d’actions

Le recours aux films, documentaires et témoignages, est partout fréquemment utilisé: un moyen d’aborder les dangers que représentent ces deux nouvelles lois à travers des réalités concrètes et humaines, ce qui sensibilise toujours plus facilement. L’accent est également mis sur les liens entre suisses et étrangers: organisations de grandes fêtes favorisant les échanges (musique, danse, nourriture, occasions de débats…) comme le «Spectacle exceptionnel» qui a eu lieu le 26 août au théâtre de Vidy et la caravane de vélos et le lâché de ballons du 2 septembre à Genève, mais aussi avec l’initiative de l’Union syndicale qui a organisé une journée d’action le 9 septembre à Fribourg, sur le thème «Contre la précarité et pour l’unité des travailleurs». A La Chaux-de-Fonds, un banquet républicain a eu lieu, le vendredi 1er septembre.

Une «chaîne» de solidarité

Quant aux conséquences particulièrement dramatiques qu’aurait l’application de ces deux nouvelles lois sur la situation des femmes étrangères, deux manifestations sont à signaler: le mardi 12 septembre a eu lieu à Lausanne, une soirée d’information et d’échange sur le thème «La LEtr et la LAsi: deux lois incompatibles avec les droits des enfants et des femmes»; et auparavant à Neuchâtel, une soirée d’information et d’échange s’est déroulée le 25 août, suivie d’une action «coup de poing» le 2 septembre, où on a retrouvé l’idée de frapper l’attention de la population par des gestes de solidarité: l’action consistant à distribuer dans la rue, une «chaîne» de solidarité dont chaque maillon contient un argument contre les lois. Espérons que ce soit le début d’une très longue chaîne.

Danielle Othenin-Girard