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Notre regard

LAMAL (suite) | Vous prendrez bien six mois de plus?

C’est comme si on vous disait de patienter six mois pour vous soigner, car la banque du coin a son distributeur en panne…

Françoise Kopf, de SOS Racisme à Soleure et l’ex- chancelier de la Confédération François Couchepin sont une nouvelle fois montés au créneau le 16 août dernier pour demander une application immédiate de la loi sur l’assurance-maladie (LAMal) aux recalé-e-s de l’asile.

Immédiate, à savoir, «indépendamment du fait que la question du financement ne soit pas définitivement réglée», ont-ils insisté lors d’une conférence de presse.

Une allusion directe à une ordonnance en discussion – n°92 – dont l’entrée en vigueur est promise par le Conseil fédéral pour janvier 2011. Et de demander qu’en attendant, une carte d’assurance soit délivrée à cette population par tous les cantons, «seule garantie d’accès à un médecin».

Car la situation dure depuis 1994 pour les personnes sous le coup d’une NEM et depuis 1998 pour les débouté-e-s. En 1998, l’OFSP a dénoncé cette pratique comme juridiquement illégale, la LAMal et les soins afférant s’appliquant aussi à cette population. Depuis, les cantons et l’ODM temporisent. Ils avaient déjà promis une solution pour l’automne 2008…

Las, la presse s’est contentée de saluer «une solution en vue» qui «devrait entrer en vigueur en janvier prochain, selon le Conseil fédéral». Bref, elle a tout compris.

En attendant, dans certains cantons, certains malades ne sont pas soignés, la tuberculose gagne du terrain, etc. Et comme il s’agit d’une population fragilisée, aux conditions de vie juste intenables -aide d’urgence -, il est urgent d’attendre..

Sophie Malka