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Notre regard

L’ODM épinglé par l’EVAM pour ses analyses douteuses…

Dans un courrier à l’EVAM, organisme chargé de l’encadrement et l’hébergement des demandeurs d’asile dans le canton de Vaud, l’ODM s’est offusqué de la possibilité offerte aux personnes déboutées et donc placées à l’aide d’urgence de participer à des programmes d’occupation, défrayés 300 frs par mois. Selon l’ODM, l’occupation et ces 300 frs mensuels constitueraient «un obstacle majeur» à leur départ de Suisse (sic !) et ne seraient pas «en harmonie  avec les buts recherchés par l’exclusion de l’aide sociale» (resic!)

Refusant d’obtempérer à l’ordre de cesser cette pratique, le directeur de l’EVAM a rappelé que ces programmes étaient inscrits dans le règlement, ne constituaient pas une activité lucrative et visaient:

  1. Au fonctionnement des foyers –nettoyage et distribution des repas-, élément d’autant plus indispensables que le taux d’occupation des lieux dépasse actuellement les 100%;
  2. A favoriser la cohabitation entre population locale et migrants –par des travaux d’utilité publique- en améliorant l’image des migrants là où l’EVAM doit ouvrir des structures d’hébergement;
  3. Les personnes à l’aide d’urgence depuis plus de 3 ans, à qui l’EVAM propose d’autres types d’occupation.

Dans sa réponse, le directeur de l’EVAM ne s’est pas privé de rappeler que cette politique pragmatique avait fait ses preuves –six abris de protection civile ouverts en un an et accueillant 300 migrants-  en regard des «quelques dizaines de places» ouvertes par l’ODM. Et d’exprimer ses doutes sur la justesse d’appréciation de l’ODM quant à ce qui constitue, pour les personnes concernées, un «obstacle majeur» à leur décision de quitter la Suisse…

Sophie Malka