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L’Hebdo | Notre absurde politique d’asile

Par Chantal Tauxe, 13 juin 2012

Qui établira un jour le coût dément de notre obsession de légiférer sur l’asile? Cette semaine encore, les Chambres auront passé des heures à durcir la loi. Depuis bientôt vingt ans, c’est un leitmotiv: la Suisse est trop attractive, si l’on change les conditions d’accueil, si l’on accélère la procédure, il y aura moins de requérants. Depuis 1992, les initiatives, les mesures urgentes, les révisions de la loi se succèdent. En vain.

Quand le législateur est si frénétique, c’est qu’il est impuissant. Malgré tous les serrages de vis, malgré la bureaucratie dantesque et toujours plus humiliante qui sévit, le nombre de requérants d’asile reste considéré comme trop élevé.

Un exemple, la création des NEM dès 1990, c’est-à-dire de gens dont on refuse d’examiner la demande. Une idée d’un cynisme magistral: pas d’entrée en matière, donc ni vu, ni connu, disparaissez. Toutefois, pour ne pas prendre le risque que certains meurent de faim dans nos rues, on leur a concédé l’aide sociale, puis seulement une aide d’urgence. Ils sont quand même nombreux à être restés. Un échec dans la gestion comme dans la dissuasion, mais Philipp Müller, président du PLR, a proposé d’étendre à tous les requérants l’aide d’urgence minimale…

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