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Grèce | Nouveau rapport d’Amnesty international

GreceUn nouveau rapport d’Amnesty international, publié en juillet 2013, dénonce les conditions de rétention en Grèce et les pratiques de refoulement à la frontière entre la Grèce et la Turquie.

Cliquez sur l’image ci-contre pour lire le rapport, en anglais.

Résumé en français:

A la frontière gréco-turque, des vies humaines sont régulièrement mises en danger par les autorités grecques qui tentent par tous les moyens, de dissuader les entrées.

L’Union européenne et ses États membres doivent soutenir le gouvernement grec en garantissant les droits de tous les migrants et les réfugiés, indépendamment de leur statut légal, et trouver de nouveaux moyens de partager avec la Grèce la responsabilité de la gestion des flux migratoires.
Plutôt que de chercher à fermer hermétiquement les frontières extérieures de l’UE, la politique européenne devrait s’attacher à améliorer les capacités et les conditions d’accueil des demandeurs d’asile, des réfugiés et des autres migrants vulnérables. Il faudrait également améliorer les capacités d’identification de ceux qui ont besoin d’une protection internationale aux frontières de la Grèce.

Les temps sont durs en Grèce, ainsi que pour des millions de personnes dans toute l’Europe. Toutefois, rien ne peut excuser ce qui se passe aux frontières sud-est de l’UE.

L’Union européenne soutient la politique grecque qui viole les droits des migrants et réfugiés.

En 2012, la frontière entre la Turquie et la Grèce a vu plus de passages irréguliers que toutes les autres frontières extérieures de l’Union européenne. Beaucoup des personnes qui l’on traversée venaient de pays ravagés par des conflits, comme l’Afghanistan et la Syrie.

Avec l’aide l’Union européenne, la Grèce a investi ces dernières années plusieurs millions d’euros pour empêcher les migrants d’entrer. En 2012, elle a achevé la construction d’une clôture de 10,5 km le long de la partie la plus utilisée de sa frontière avec la Turquie, et elle a déployé près de 2 000 gardes-frontières supplémentaires.

La Grèce tente de dissuader les migrants et les réfugiés d’arrivée sur son territoire, à tout prix.

La détention – souvent dans des conditions effroyables – est généralement le sort qui attend ceux qui arrivent irrégulièrement en Grèce. L’usage généralisé de la détention de longue durée est l’un des piliers de la politique grecque d’immigration. Aux termes du droit grec, les migrants en situation irrégulière et les demandeurs d’asile peuvent être maintenus en détention pendant une durée pouvant aller jusqu’à dix-huit mois.

Certains des réfugiés et des migrants qui naviguaient sur la mer Égée dans de petits canots en caoutchouc surchargés ont raconté qu’ils avaient d’abord été soulagés de voir arriver les bateaux des gardes-côtes. Cependant, ils ont vite découvert que l’opération de sauvetage qu’ils espéraient était en fait une opération destinée à les renvoyer d’où ils venaient. La quasi-totalité de ceux qui ont raconté avoir été renvoyés de force, que ce soit sur terre ou en mer, ont dit avoir subi ou vu des violences ou d’autres mauvais traitements. Certains ont expliqué avoir été giflés, frappés et malmenés.

Les autres États membres semblent bien contents que la Grèce se charge de garder pour eux les portes de l’Europe, mais les politiques et les pratiques utilisées le long de la frontière grecque ne font pas uniquement la honte de la Grèce. Elles déshonorent aussi l’ensemble de l’Union européenne. Elles révèlent l’amère ironie de la position des pays européens, qui font pression pour la paix à l’étranger mais n’hésitent pas à refuser l’asile à ceux qui fuient les conflits ni à mettre leur vie en danger.