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HCR | Les centres d’accueil bondés de Bulgarie, porte d’entrée des réfugiés syriens en Europe

De jeunes demandeurs d’asile jouent devant un centre d’accueill et d’orientation en Bulgarie. Photo: HCR/B.Szandelszky

La porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a tiré mardi la sonnette d’alarme face au nombre croissant de réfugiés syriens fuyant les violences dans leur pays d’origine en direction de la Bulgarie.

Melissa Fleming a en effet manifesté son inquiétude devant les conditions d’accueil de ces refugiés, hébergés dans des centres de réception bondés et « insalubres », en précisant que ce pays, situé aux frontières de l’Union européenne, fait actuellement tout son possible pour gérer l’afflux.

Cette année, la Bulgarie a d’ores et déjà reçu environ 3.000 demandes d’asile, déposées par des personnes originaires principalement du Moyen-Orient et de l’Afrique, soit trois fois la moyenne annuelle observée durant la dernière décennie. « Bien que les chiffres soient relativement bas par rapport à d’autres pays européens, le système d’asile en Bulgarie ne peut répondre au rythme des nouvelles arrivées », a mis en garde la porte-parole.

« Tous les espaces libres ont été reconvertis en dortoirs – depuis les salles de TV et Internet aux espaces de jeux pour les enfants. Les toilettes et les douches sont en nombre insuffisant par rapport au nombre d’arrivants », a indiqué Roland Weil, représentant du HCR en Bulgarie, ajoutant que jusqu’à 100 personnes se partagent une même douche. Ces conditions de surpeuplement ne laissent pas de susciter des tensions entre les demandeurs d’asile, qui ne disposent en outre pas de moyens financiers suffisants pour subvenir à leurs besoins quotidiens. Quant aux activités d’éducation dans les centres, elles sont rares, de sorte que plusieurs centaines d’enfants sont complètement déscolarisés.

« Nous voulons juste être respectés [par la direction] », a indiqué une Syrienne, mère de deux enfants, qui vit désormais avec sa famille dans le centre de Pastrogor. Ils avaient fui Hassakeh, dans l’est de la Syrie, en juin dernier, et partagent aujourd’hui une ancienne salle de télévision avec six autres familles.

Par ailleurs, les délais de traitement des dossiers exacerbent les tensions: les refugiés restent habituellement dans des centres de réception en moyenne un an, le temps que leurs demandes d’asile soient examinées, en dépit d’une loi bulgare qui fixe à six mois le délai imparti à ce type de procédure.

Pour remédier à cette situation, les autorités bulgares utilisent aujourd’hui deux centres de détention à l’origine prévus pour héberger des migrants clandestins en attente d’expulsion. À Lyubimets, près de la frontière turque, et à Busmantsi, en banlieue de Sofia, des demandeurs d’asile se retrouvent ainsi derrière les barreaux pendant plus de trois mois, en attendant que les autorités ne les transfèrent vers un centre ouvert. Ces centres de détention ont dépassé leur capacité d’accueil initiale.

Le HCR, a noté Melissa Fleming, a reçu de la part des autorités bulgares l’assurance que des mesures rapides étaient sur le point d’être prises pour améliorer les conditions d’accueil des ressortissants syriens et d’autres nationalités. La Représentante régionale du HCR pour l’Europe centrale, Montserrat Feixas Vihe, a rencontré vendredi dernier le Premier Ministre bulgare pour discuter de l’ouverture de nouveaux sites.

La Bulgarie a reçu environ 2.000 Syriens depuis le début du conflit en Syrie il y a deux ans et demi. Près de 41.000 au total ont demandé l’asile à travers l’Union européenne au cours de la même période.

17 septembre 2013 – Centre d’actualités de l’ONU

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