Aller au contenu
Documentation

The Economist | Pourquoi les Erythréens quittent leur pays

Les Erythréens prennent la route à cause des conditions toujours plus difficiles dans leur pays.

Article publié dans The Economist, le 12 octobre 2013. Cliquez ici pour lire l’article complet (en anglais).

« Le 4 octobre 2013 un jour de deuil national a été organisé en souvenir des 300 personnes décédées au large de Lampedusa. Des bougies ont été allumées et les drapeaux étaient en berne. Mais ceci ne s’est pas produit en Érythrée, pays d’où provenaient la majorité des personnes décédées, mais bien en Italie, le pays où  elles ont perdu la vie en essayant de s’y rendre.

Selon Frontex, quelques 30’000 personnes sont arrivées sans documents en Italie par bateau, durant les neuf premiers mois de 2013, trois fois plus que durant l’année 2012. Beaucoup quittent la Syrie, l’Afghanistan et la Somalie, trois pays qui se trouvent à des stades différentes de la guerre civile. Mais le plus grand lot provenait d’Érythrée, un pays où, en théorie, règne la paix depuis 13 ans.

L’île de Lampedusa n’est pas le chemin principal de fuite des Érythréens. La majorité ne traverse pas la Méditerranée. En effet, quelques 40’000 ont trouvé refuge en Israël, 87’000 en Éthiopie et 125’000 au Soudan.

La principale raison de ce flux migratoire est qu’un nombre croissant d’Erythréens se sentent « comme s’ils vivaient dans une prison, qui rivalise seulement avec la Corée du Nord », comme le disent certains. Tous les hommes qui ont moins de 50 ans doivent faire le service militaire pour des salaires de misère dans une armée où les supérieurs sont brutaux et corrompus. Jusqu’à l’âge de 65 ans, les hommes doivent continuer à servir ponctuellement toutes les années dans l’ « armée populaire ».

Isaias Afewerki, le président érythréen, qui est à la tête du pays depuis son indépendance, se comporte comme un « one-man state », déplore l’International Crisis Group. Pendant deux décennies, il a été à fois Chef d’État, Commandant en chef des forces armées et Président du parti au pouvoir. Les liberté de mouvement, d’expression, de religion et de rassemblement ont été atrophiées. »

(traduit de l’anglais par Cristina Del Biaggio)