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La Cimade | France: Des enfants toujours enfermés en 2014

Billet paru sur le site de La Cimade, le 31 janvier 2014. Cliquez ici pour lire le billet sur le site de La Cimade.

Depuis la semaine dernière au moins deux familles avec de jeunes enfants ont été enfermées dans des centres de rétention. Une privation de liberté pour des enfants mineurs à laquelle le candidat François Hollande avait promis de mettre fin. Mais l’humeur du moment est plus centrée sur les résultats chiffrés d’une politique saluée par le ministre de l’Intérieur ce matin que sur l’humanité des promesses à demi-tenues de la campagne présidentielle.

La première famille a passé deux jours privée de liberté au centre de rétention administrative (CRA) de Nîmes entre le 22 et le 24 janvier. Ce couple tchétchène enfermé avec leur enfant de 2 ans a pu rencontrer La Cimade et introduire une requête devant le juge administratif. Le tribunal a remis en liberté la famille car le préfet de la Loire aurait dû privilégier l’assignation à résidence plutôt que l’enfermement en centre de rétention.

La deuxième famille a été enfermée une courte nuit dans le CRA de Metz du 28 au 29 janvier. Il s’agit d’une femme nigériane accompagnée de ses deux filles âgées de 4 mois et de deux ans. Leur arrivée a été organisée par l’administration dans la nuit et l’expulsion à l’aube. Elles ont été expulsées vers l’Italie sans pouvoir rencontrer l’Ordre de Malte, association qui assure l’aide à l’exercice des droits dans ce CRA. Bien sûr, aucun juge n’a pu se prononcer sur la légalité de leur enfermement ou de leur expulsion.

Ces deux situations apportent encore une fois la preuve de l’insuffisance de la circulaire du 6 juillet 2012 censée limiter et encadrer l’enfermement des enfants en rétention. La politique répressive et contraire à l’intérêt des très jeunes enfants est toujours d’actualité en 2014. Les enfants n’ont pas leur place dans un lieu d’enfermement particulièrement anxiogène et traumatisant.

Les circulaires ne sont pas suffisantes pour garantir la fin de l’enfermement et de l’expulsion des enfants. Le gouvernement doit changer la loi pour mettre un terme à cette pratique, y compris à Mayotte où près de 4000 enfants subissent ce traumatisme illégalement chaque année.