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Notre regard

Getting the voice out | Belgique: Nouvelles des centres fermés et Témoignages d’expulsés

« Dans les centres nous sommes tous désespérés. Il n’y aucun espoir pour nous »
« Je suis venu de loin, par Melilla, et j’ai demandé l’asile. Tout ce long chemin pendant 2 ans, je ne repartirai pas »
« Je reviendrai, je connais la route maintenant, mais je ne reviendrai pas seul. Je reviendrai avec des amis et des armes »
« C’est pas nous qui avons besoin d’aide. C’est vous qui avez besoin d’aide pour devenir à nouveau humain. Vous êtes très mal pris »
« Beaucoup de Guinéens sont expulsés sans ménagement »
« Je crois que la Belgique est le pire de tout, j’aurais pas du choisir la Belgique »
« La Belgique nous détruit physiquement et psychologiquement »

Billet publié sur le site Getting the voice out, le 5 mars 2014. Cliquez ici pour lire le billet sur le site Getting the voice out.

Un Monsieur a été amené à 3 ambassades différentes, l’administration essayant de lui obtenir un laissez passer en vue de son expulsion. Sans succès. Aucun pays n’accepte de le reconnaître. Il ne sait pas ce qui l’attend maintenant…

Micheline a subit plusieurs tentatives d’expulsions vers Kinshasa dont une très médiatisée. Elle était inscrite pour le vol collectif vers Kinshasa le 19 février 2014, mais a raté ce vol car elle était trop malade. Elle a fini par être expulsée le 24 février. Ce 05 mars elle n’a toujours pas donné de nouvelles à sa maman, restée ici en Belgique, ni à ses amis à Kinshasa. Elle avait dit au CGRA qu’elle était en danger au Congo, mais ses propos ont été mis en doute. Actuellement, ce 5 mars elle serait dans les cachots des services secrets et personne n’arrive à avoir de ses nouvelles. Plusieurs ONG ont été prévenues, mais personne ne bouge (ou ose bouger?).

D a été expulsé par un vol collectif le 19 février 2014 vers Kinshasa. Ils étaient 38 dans le vol militaire dont beaucoup venaient d’autres pays européens (vol Frontex non confirmé). Lors de son arrivé à Kinshasa il a été maintenu quelques heures à l’aéroport puis a été libéré grâce au versement par son père d’une grosse caution. Mais après 3 jours la police est revenue à son domicile et l’a emmené, déclarant qu’il était un “combattant”. Il a alors à nouveau passé 5 jours dans les cachots des services secrets avant d’être libéré sous caution. Il a maintenant très peur et se cache. Il n’a que très peu de nouvelles de ses amis. Beaucoup ont disparu, d’autres sont en fuite dans des pays limitrophes. Sa femme est Belge, vit à Bruxelles et va bientôt accoucher. Elle demande de l’aide pour retrouver le père de son enfant.

Rose a finit par être expulsée le 27 février vers le Cameroun après plusieurs tentatives d’expulsions violentes. Elle avait passé 9 mois en centre fermé. Dans l’avion elle était accompagnée de trois policiers, deux de chaque côté et un devant elle. Ils la maintenaient très violemment. Les passagers se sont rebellés et refusaient qu’elle reste dans l’avion. Les policiers sont allés discuter avec le commandant qui est ensuite venu calmer les passagers et l’avion est parti. Arrivée à Daoundé, elle a été interrogé plusieurs heures à l’aéroport, puis libérée. Un passager du vol l’a attendue et l’a amenée à Yaoundée. Actuellement elle est hébergée par lui et ne sait que faire. Elle avait, il y a 5 ans, avant de fuir le Cameroun, envoyé ses enfants dans la famille au Nigéria, afin de les mettre en sécurité. Elle cherche sans succès à obtenir de leurs nouvelles. Elle est désespérée. Lors d’une des tentatives d’expulsion, les passagers de son vol s’étaient déjà opposés et avaient ainsi fait échec à la déportation.