Aller au contenu
Notre regard

Solidarité | La société civile accueille des réfugiés syriens

Réponse massive à l’appel de l’OSAR

150 personnes se sont spontanément inscrites depuis cet automne auprès de l’OSAR pour accueillir, chez elles, temporairement, des réfugiés syriens fuyant le conflit. Une dynamique de solidarité à laquelle le directeur de l’OSAR Beat Meiner ne s’attendait pas lorsque, au détour d’une interview et un peu par provocation, il a lancé l’idée que la population était sans doute prête à faire plus qu’accueillir un contingent de 500 réfugiés syriens sur trois ans, comme l’avaient annoncé les autorités suisses. Au lendemain du 9 juin et du 9 février, l’élan des «Places gratuites» pour les Chiliens semblait chimérique…

Eh bien non! Des privés ont manifesté leur volonté d’ouvrir la porte de leur maison. Restait à rendre possible et à encadrer cet élan, à savoir obtenir l’accord des cantons sur le territoire desquels de telles familles seraient hébergées. Et pouvoir dédommager les familles d’accueil, chez qui seront hébergés les réfugiés. Les choses sont en train d’être mises en place par l’OSAR, avant qu’une véritable communication ou qu’un appel en bonne et due forme soit lancés.

La démarche touchera en premier lieu les Syriens qui ont pu obtenir un visa facilité de trois mois pour la Suisse parce qu’elles y ont des proches, mais qui ne peuvent être hébergés par ceux-ci faute de place. Des Syriens qui peuvent à tout moment déposer une demande d’asile et entrer dans la procédure classique appliquée aux demandeurs d’asile (accueil, hébergement, attribution dans un canton, idéalement dans celui dans lequel vit la famille).

Au moment de l’annonce de cette mesure, le 4 septembre 2013, ce visa facilité n’était explicitement pas conditionné aux capacités financières ou d’accueil des familles résidant en Suisse. Puis l’ODM a restreint la directive dans ce sens avant de le suspendre brutalement fin novembre, soi-disant parce qu’il n’y avait plus de besoins (lire VE 146). Ces nouvelles conditions ont pris de court des familles engagées dans la procédure mais ne remplissant pas les nouvelles conditions. La Croix-Rouge suisse s’est alors engagée à assurer la garantie financière exigée par la Confédération. Elle devrait également participer à dédommager les familles d’accueil. Ces familles privées permettent concrètement à des réfugiés syriens de trouver une stabilité, de ne pas être bloqués dans un camp surpeuplé au Liban, en Jordanie, en Turquie,… Elles leur permettent aussi de retrouver leurs proches. Et surtout d’ «offrir du calme après l’horreur», relève Stefan Frey, porte-parole de l’OSAR.

Une solidarité concrète qui offre un autre visage de la Suisse.

SOPHIE MALKA

Pour plus d’informations: stephan.frey@osar.ch

Association Hayat: Le Tessin se mobilise

Au Tessin, l’association Hayat a été créée début novembre avec pour objectif d’accueillir des familles de réfugiés syriens dans des appartements privés du Val Malcantone, et de favoriser leur intégration. Trois familles ont déjà pu profiter de cette possibilité. Elles ont été assignées au Tessin après leur séjour dans un centre d’enregistrement. Le canton paye un loyer mensuel aux propriétaires des appartements, qui s’engagent à accompagner les nouveaux locataires dans le processus d’intégration au sein de la société tessinoise.

NORA BERNARDI

Voir aussi: