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Global detention project | Malte: Nouveau profil

Profil publié par le Global detention project en janvier 2014. Cliquez ici pour lire le profil complet.

malteIntroduction

Parmi les facteurs qui influent les politiques et les pratiques de détention maltaises il y a sa situation géographique. La gestion politique de la migration est liée à comment la pression démographique est perçue. Quand Malte a rejoint l’ Union européenne (UE) en 2004, il est devenu le pays le plus méridional de l’Europe et une porte d’entrée clé pour les migrants voyageant d’Afrique du Nord. Malte est aussi l’un des plus petits pays d’Europe et a l’une des plus fortes densités de population (ECRI 2013). Alors que le nombre absolu de résidents étrangers et de demandeurs d’asile est faible, en nombre relatifs les migrants sont nombreux (Malte compte 400’000 habitants). Par exemple, bien que le pays n’ait reçu que 2080 demandes d’asile en 2012, il a néanmoins été le pays de l’UE avec la plus forte proportion de demandes d’asile (4,9 requérants par 1000 habitants), suivi par la Suède (4,7 candidats pour 1000 habitants). En outre, avec 20 réfugiés résidant pour 1000 habitants, Malte occupe le huitième rang dans le monde et a le taux le plus élevé parmi ses voisins européens (HCR 2013).

Un nombre croissant d’arrivées irrégulières par la mer ont poussé le gouvernement à déclarer que l’immigration clandestine avait atteint un «niveau d’ urgence» et qu’il existait une «crise nationale» à l’égard de la détention administrative (LIBE 2006 , p.3 ; Gouvernement de Malte 2008). Lorsque les fonctionnaires maltais se réfèrent à cette «crise», ils soutiennent que Malte représente un cas exceptionnel en raison de sa petite taille, de sa forte densité de population, et de ses frontières maritimes étendues (Mainwaring 2012). Cette situation a récemment conduit Malte à s’opposer à un projet de règlement sur ​​les opérations de secours en mer, qui établit que le pays qui hôte des opérations de Frontex est responsable du débarquement des migrants sauvés au cours de la mission. Le refus du Parlement européen en décembre 2013 de modifier le projet de règlement a amené un observateur à dire que la réaction de Malte était « un coup de la part de l’île pour faire pression politique et diplomatique sur l’UE afin d’obtenir de l’aide pour contrôler la migration» ( Camilleri 2013 ).

Malte applique une forme de détention obligatoire qui, bien qu’apparemment unique dans les pays de l’UE, a quelques similitudes avec la politique menée par l’Australie. Les non-ressortissants sans le droit d’entrer, de transit, ou de résidence dans le pays peuvent faire l’objet d’une mesure de renvoi qui, une fois émis, déclenche automatiquement la détention.

Les autorités maltaises ont fait valoir que la détention de migrants est un « puissant moyen de dissuasion » et fait allusion à leurs mesures de contrôle de l’immigration comme une forme de punition. Le ministre des Affaires étrangères a dit en 2009: « Le message doit être reçu par tout le monde que l’entrée illégale à Malte ne restera pas impunie. » Un autre fonctionnaire du gouvernement a expliqué que la détention sert à convaincre les migrants « qu’ils doivent rentrer à la maison. Il est bon qu’ils contactent leurs proches et disent: écoutez, ne venez pas à Malte parce que c’est terrible ici » (Mainwaring 2012).

(traduit de l’anglais par Cristina Del Biaggio)