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HCR | Hausse des besoins alors que le nombre des réfugiés syriens atteint 3 millions

Le HCR déclare aujourd’hui que le nombre de réfugiés syriens atteint aujourd’hui les trois millions, tandis que les informations font état de conditions effroyables à l’intérieur de la Syrie avec des villes où les populations sont enclavées, des personnes souffrant de la faim et des civils qui sont pris pour cible ou tués aveuglément.

Article publié sur le site de l’HCR, le 29 août 2014. Cliquez ici pour lire l’article sur le site de l’HCR.

«Près de la moitié des Syriens ont déjà dû quitter leur maison ou ont été forcés de fuir pour sauver leur vie. Un Syrien sur huit a désormais quitté la Syrie, soit un million de personnes de plus qu’il y a un an. Par ailleurs, 6,5 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur de la Syrie. Parmi les personnes déracinées, la moitié sont des enfants», peut-on lire dans un communiqué de presse publié vendredi 29 août 2014 à Genève.

Selon le HCR et d’autres agences d’aide humanitaire, un nombre croissant de familles arrivent dans un état épouvantable, épuisées, apeurées et en ayant épuisé leurs économies. La plupart d’entre elles sont déplacées depuis un an ou plus, fuyant de village en village avant de finalement prendre la décision de quitter la Syrie.

«Des signes inquiétants prouvent également que le voyage depuis la Syrie devient plus difficile. Beaucoup sont forcés de verser de l’argent à des barrages armés qui prolifèrent le long des frontières. Les réfugiés qui traversent le désert vers l’est de la Jordanie sont obligés de payer des passeurs (à raison de 100 dollars par personne ou davantage) qui les amènent vers la sécurité», explique le communiqué de presse.

La vaste majorité des réfugiés syriens se trouvent dans les pays voisins de la Syrie, avec les plus fortes densités au Liban (1,14 million), en Jordanie (608’000) et en Turquie (815’000). En plus des trois millions de réfugiés enregistrés, des gouvernements estiment que des centaines de milliers d’autres Syriens ont trouvé refuge dans leurs pays. Ceci a généré une forte pression sur la situation économique de ces pays ainsi que leurs infrastructures et leurs ressources. Plus de quatre réfugiés sur cinq ont du mal à gagner leur vie dans des villes grandes et moyennes hors des camps. Quelque 38% d’entre eux vivent dans des logements insalubres, selon une récente étude.

«Les Syriens forment désormais la plus importante population réfugiée sous les auspices du HCR. C’est la seconde population en nombre après celle des réfugiés palestiniens, une crise qui dure depuis des décennies. L’opération d’aide aux réfugiés syriens est désormais la plus importante opération jamais mise en œuvre par le HCR en 64 années d’existence», selon le communiqué de presse.

António Guterres, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, a indiqué que la crise des réfugiés syriens «est devenue la plus importante situation d’urgence humanitaire de notre ère et pourtant le monde ne répond pas aux besoins des réfugiés et des pays qui les accueillent». Il a ajouté que «l’aide aux réfugiés syriens est généreuse mais, la triste réalité, c’est qu’elle ne suffit pas.»

Un récent renouveau des combats semble encore aggraver une situation déjà désespérée. Les lignes de front sont mouvantes et de nouvelles zones se vident. Par exemple, les récents arrivants en Jordanie fuient des attaques dans les régions de Raqaa et d’Alep.

Le HCR est également vivement préoccupé par le bien-être de plusieurs centaines de Syriens pris au piège à l’intérieur du camp de réfugiés d’Al Obaidy à Al Qa’im, en Iraq, après que des agences des Nations Unies et des ONG internationales aient été forcées d’y abandonner leurs bureaux et entrepôts. Selon le HCR, des partenaires nationaux continuent de fournir des produits et services, mais la situation est instable.

Beaucoup parmi les réfugiés nouvellement arrivés indiquent avoir quitté la Syrie en tout dernier ressort. Un nombre croissant d’entre eux, dont plus de la moitié des arrivants au Liban, ont été déplacés au moins une fois avant de passer la frontière, et un sur dix a été déplacé plus de trois fois. Une femme a déclaré au HCR avoir été déplacée au moins de 20 fois avant de rejoindre finalement le Liban.

En plus de la dégradation de la situation de sécurité, les tout derniers réfugiés arrivés font état de difficultés croissantes pour trouver du travail, de la flambée des prix des denrées alimentaires et des matières premières, ainsi que de la pénurie des services. Un paquet de pain dans un village près de la ville d’Idlib coûte dix fois plus cher que l’an dernier, selon un récent arrivant en Jordanie.

En proportion croissante, les nouveaux arrivants jusqu’à 15% en Jordanie, par exemple souffrent de longues maladies comme le diabète, des maladies de cœur ou le cancer, et ils ont quitté la Syrie car ils ne pouvaient plus recevoir les soins nécessaires chez eux.

Le HCR travaille avec 150 autres organisations et groupes, ainsi que les gouvernements des pays voisins, pour aider les réfugiés à payer leur loyer, et à obtenir de la nourriture, l’éducation et les soins médicaux, ainsi que pour leur distribuer des articles essentiels y compris des tentes, des matelas et des bâches en plastique.

Durant l’année écoulée, une aide alimentaire a été fournie à 1,7 million de réfugiés, 350’000 enfants ont été inscrits à l’école et des abris dans les camps ont été alloués à plus de 400’000 réfugiés. Depuis le début de la crise en 2011, le HCR a enregistré les réfugiés plus rapidement que durant toute autre crise survenue au cours de son histoire.

Les donateurs ont versé plus de 4,1 milliards de dollars dans le cadre de plans régionaux successifs pour l’aide aux réfugiés syriens depuis 2012. Toutefois, plus de deux milliards de dollars sont encore nécessaires d’ici la fin de cette année pour répondre aux besoins urgents des réfugiés. En priorité, plus de 2,4 millions de personnes devraient avoir besoin d’aide dans les prochaines semaines pour se préparer à l’hiver prochain.