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Documentation

Open Access Now | Lettre de M.X- détenu au centre de Corinthe (Grèce)

Nous, organisations membres de la campagne Open Access Now, souhaitons partager avec le plus grand nombre la lettre de M. X, écrite alors qu’il était enfermé dans un centre de détention à Corinthe, en Grèce.

Dans cette lettre, adressée aux député-e-s européenn-e-s, M. X fait état de la prolongation de la durée  de détention pendant plus de 18 mois en Grèce et demande le respect, par ce pays,des dispositions de la directive «Retour» en matière de durée de détention.

Cette personne a été récemment libérée du camp suite au dépôt d’une demande d’asile. Ce courrier n’en reste pas moins pertinent, la situation dénoncée pesant toujours sur les personnes encore détenues. (voir aussi les grèves de la faim récemment entamées par les étranger-e-s détenu-e-s dans les centres d’Amygdaleza et Paranesti).

Dans le cadre de notre combat pour l’accès de la société civile et des journalistes aux camps d’ enfermement des étranger-e-s en Europe, nous voulons nous faire les porte-voix des migrant-e-s détenu-e-s et soutenir leurs luttes face au non-respect des principes que l’Europe prétend promouvoir, au déni de justice, à l’arbitraire, à la privation de contacts avec l’extérieur et au silence des autorités.

Sans que notre démarche implique une validation de l’objet même de la directive «Retour»–  nous vous invitons, sur demande de M. X, à relayer sa lettre.

Rappel des faits:

Selon la  directive «Retour» (2008/115/CE),les Etats-Membres ne peuvent pas priver de liberté les ressortissant-e-s des pays tiers pour une période qui dépasse les 18 mois (art.15).  Malgré cela, le Nomiko Symvoulio tou Kratous [1] grec, a publié le 20 mars dernier un avis (44/2014),  qui permet de prolonger indéfiniment la période de détention des étranger-e-s, jusqu’ à ce qu’ il soit possible de les éloigner du territoire grec, si ces dernier-e-s n’ont pas coopéré à leur éloignement ou accepté le retour «volontaire» ou encore s ’ils/elles représentent un risque de fuite.

Des élu-e-s et des associations de défense des droits des migrant-e-s se sont déjà saisi-e-s de la question: en avril des questions parlementaires ont été posées à la Commission et en mai le Greek Council for Refugees (GCR), le European Council for Refugees and Exiles et Aitima ont écrit une lettre à la commissaire Cecilia Malmström sur cette question. Enfin, les députés européens grecs, membres du groupe GUE/NGL, Georgios Katrougkalos, Emmanouil Glezos, Kostas Chrysogonos, ont adressé le 23 septembre dernier une question écrite à la Commission européenne précisément sur la situation dans le camp de Corinthe.

A ce jour, ces interpellations sont en attente de réponse [2].

 

[1] En français, «Conseil Juridique d’Etat», qui est un organe avec un rôle consultatif au niveau de l’Administration publique grecque.

[2] Lors d’ une audition au Parlement européen, le 17 avril 2014, le représentant de la Commission affirmait «Regarding possible infringement procedures to ensure mutual trust between the Commission services and the MS, a degree of confidentiality is essential. The Commission therefore does not comment on ongoing or planned infringement procedures».

Cliquez ici pour voir les propositions d’institutions à qui relayer la lettre.