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Notre regard

Chronique Europe | Du 10 septembre au 1er novembre

10 septembre

Un bateau transportant entre 300 et 500 migrants palestiniens, syriens, égyptiens et soudanais fait naufrage au large des côtes de Malte. Seules 13 personnes auraient survécu. Selon leurs témoignages, les passeurs les auraient obligés à changer d’embarcation plusieurs fois, jusqu’à leur en présenter une en très mauvais état, sur laquelle les passagers ont refusé de monter. Les passeurs se seraient alors fâchés et auraient percuté le bateau des réfugiés, causant le naufrage. En 2014, plus de 3000 personnes sont mortes en essayant de rejoindre le continent européen par la mer (OIM).

15 septembre

Selon l’Agence nationale pour les réfugiés bulgares, seuls 96 enfants réfugiés sur les 520 vivant dans le pays ont pu commencer l’école cette année. La majorité est exclue du système scolaire à cause d’une vieille ordonnance, qui établit -citant des articles de loi dérogés- que les enfants réfugiés ne peuvent être intégrés à l’école qu’après avoir suivi un cours de langue et réussi un examen. Or, ces cours de langue ne sont pas toujours disponibles. De plus, la Loi sur l’éducation stipule qu’un enfant provenant de l’étranger doit, pour s’inscrire dans une école bulgare, présenter une série de documents traduits et légalisés de son école précédente. Ceci est impossible pour les réfugiés. L’ex-gouvernement socialiste s’était penché sur le problème en août, juste avant sa dissolution, mais les changements de loi proposés n’ont pas pu être approuvés à temps.

25 septembre

339 Syriens et Palestiniens sont secourus par un bateau de croisière au large de Chypre. Pendant plusieurs jours ils refusent de débarquer, demandant au commandant du bateau de les amener en Italie. Suite à des pourparlers avec les autorités, ils sont placés dans un centre de réception. Informées sur le système Dublin par leurs proches résidant en Europe, seules 6 personnes auraient accepté de demander l’asile à Chypre à la mi-octobre.

28 septembre

Les médias allemands publient une photo montrant des agents de la compagnie de sécurité privée SKI posant à côté d’un homme algérien d’une vingtaine d’années, menotté au sol du centre de requérants d’asile de Rurbach, dans l’ouest du pays. L’un des deux agents a le pied sur le cou du requérant. La police allemande, qui a tout de suite ouvert une enquête, affirme être en possession d’une deuxième photo faisant état de traitements inhumains et dégradants. L’ONG Pro Asyl dénonce la délégation de la gestion des foyers à des sociétés privées et l’absence de contrôle étatique qui s’ensuit. La privatisation du domaine de l’asile est un phénomène croissant, en Suisse également (voir notre numéro spécial privatisation Vivre Ensemble, n°144, septembre 2014).

22 octobre

La médiatrice européenne Emily O’Reilly annonce le lancement d’une investigation sur l’exécution par l’agence Frontex des retours forcés. Parmi les questions posées à Frontex, celle de savoir à qui revient la responsabilité du bien-être des personnes expulsées pendant les vols; comment est-il possible de garantir un contrôle indépendant sur les Opérations de retour conjointes (JRO) et quelles sont les mesures à prendre pour protéger les personnes vulnérables. Les mêmes questions ont été envoyées aux médiateurs des différents pays de l’Union.

1er novembre

L’opération de sauvetage en mer de la marine italienne Mare Nostrum prend fin. Depuis son lancement en 2013, elle a secouru environ 150’000 personnes. Mare Nostrum est partiellement remplacée par l’opération Triton de l’agence européenne Frontex. Partiellement, car celle-ci a une dotation en équipement technique inférieure et surtout parce qu’elle vise la surveillance des frontières plutôt que le sauvetage des migrants.