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France culture | A réécouter: « La charia ou l’exode, réfugiés du Mali »

Après avoir fui les islamistes qui contrôlent le nord du Mali en imposant la charia, un jeune Touareg publie depuis plusieurs mois sur Facebook des photos du camp où lui et sa famille  sont réfugiés; Arnaud Contreras est allé à sa rencontre et a entamé une longue route au Niger et Burkina Faso, dans les capitales et aux frontières, avec ceux que l’on nomme les «migrants involontaires*».

Reportage radio de Arnaud Contreras, passé sur France culture, le 17 décembre 2012. Cliquez ici pour ré-écouter le reportage, cliquez ici.

FranceCulture_refugies mali

Dans leurs paroles défile l’histoire du Sahara depuis 60 ans, ponctuée de rébellions, d’exodes et de retours. Aucun ne parle des mausolées détruits de Tombouctou, seul compte pour eux de témoigner des sévices infligés par les salafistes, de donner des nouvelles de ce Nord du Mali coupé du monde, de parler de leur Islam du désert.

Dans les camps, se croisent toutes les ethnies, anciens hauts fonctionnaires, militaires, rebelles déçus, pêcheurs du fleuve Niger et forgerons. Dans les villes, des quartiers entiers se peuplent de familles originaires de Kidal, Tessalit ou Menaka. On ne vit pas ensemble, mais par clan, faction, village.  Chacun a ses exigences, une très bonne connaissance de ses droits, quitte à choquer ces humanitaires qui n’osent plus – pour la plupart –  sortir des capitales.

Des jeunes dont les guitares ont été détruites par AQMI (Al Qaida au Maghreb Islamique) ou le MUJAO (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest) relèvent la tête en organisant des dj-sets dirigés vers le Mali. Les terroristes viennent prêcher parfois le soir en dehors des camps, et eux les narguent.

Autant de scènes, d’impressions qui vont à l’encontre des idées reçues sur les réfugiés et  la situation au Nord du Mali.

 

*Ils seraient 400 000 selon l’UNHCR (L’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés) à avoir fui depuis janvier 2012.