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CSP et Caritas Genève | Il est inhumain de loger quelqu’un sous terre, dans l’incertitude

Depuis lundi, des demandeurs d’asile s’opposent à leur transfert, sans préavis et à durée indéterminée, dans des abris de protection civile. Ils occupent la Maison des arts du Grütli à Genève. Le Centre social protestant (CSP) et Caritas Genève soutiennent les revendications du collectif d’occupation du Grütli et appellent les autorités à trouver rapidement des solutions provisoires d’hébergement qui soient respectueuses de la dignité de tous les demandeurs d’asile. En outre, des efforts nouveaux doivent être déployés pour les années à venir, dans la mesure où l’actualité géopolitique engendre un besoin de protection continu pour de nombreuses personnes forcées à l’exil. 

Communiqué de presse conjoint du CSP et de Caritas Genève du 18 juin 2015. Cliquez ici pour télécharger le communiqué de presse.

Cela fait plus de 6 ans que le CSP et Caritas Genève, conjointement à d’autres acteurs des milieux de défense du droit d’asile, dénoncent un dispositif d’hébergement cantonal des demandeurs d’asile qui n’a cessé de se densifier, jusqu’à arriver à saturation. Or, si les fluctuations des arrivées dans le domaine de l’asile sont en partie imprévisibles, la tendance est régulière depuis 2011. Par ailleurs, l’actualité internationale, dominée par la guerre en Syrie, qui a débuté il y a maintenant plus de quatre ans, ne permet malheureusement pas de prévoir une accalmie.

Dans ce contexte, l’absence de planification de solutions pour créer des places d’hébergement et pour en libérer d’autres relève d’un manque d’anticipation regrettable de la part des autorités. La situation n’est ni nouvelle, ni inattendue. Aujourd’hui, ce n’est pas seulement le cas des personnes transférées cette semaine qui se joue, mais bien la capacité d’accueil de notre canton dans les années à venir. En ce sens, le CSP et Caritas Genève demandent aux autorités de mettre en place un plan d’action exceptionnel tenant compte du besoin structurel (jusqu’à évolution favorable de la situation internationale) de nouvelles places d’hébergement dans le domaine de l’asile.

Genève ne peut en effet pas se contenter de l’ouverture de nouveaux abris de protection civile. Les conditions de vie y sont intenables: promiscuité, manque d’air et de lumière, impossibilité de se faire à manger – les bunkers sont prévus pour des situations d’urgence et de courte durée, pas pour héberger des êtres humains pendant de longs mois. Du reste, la Commission nationale de prévention de la torture relevait au sujet des bunkers, dans un rapport paru le 28 août 2014, que « ces installations militaires ne sont adaptées qu’à des séjours de courte durée, de trois semaines au maximum ». Certains réfugiés qui arrivent aujourd’hui sont les citoyens suisses de demain, et tout le monde gagne à ce que leur accueil soit empreint dès le départ de dignité.

Pour toutes ces raisons le CSP et Caritas Genève soutiennent les revendications suivantes:

  • Annulation des transferts vers les bunkers
  • Fermeture des abris de protection civile
  • Mise sur pied de conditions d’accueil et d’hébergement dignes et humaines pour les migrant-e-s
  • Recours à tous les lieux d’hébergement temporaires publics ou religieux qui peuvent être mobilisés afin d’éviter le passage par les abris

Contact: Aldo Brina, chargé d’information sur l’asile du CSP, 078 734 07 36