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Dominique Dupart | Tilos, île des migrants (et réfugiés)

Cet entretien réalisé par Dominique Dupart et Angeliki Poulou (*) de Maria Kamma, mairesse étiquetée «Indépendante» de l’île de Tilos, fait entendre comment se passe concrètement l’accueil des migrants sur une toute petite île du Dodécanèse, une île défavorisée par sa géographie lointaine et par sa petitesse qu’accompagne un faible peuplement.

Si les atouts de Tilos sont nombreux pour les quelques estivants, italiens, grecs, et anglais, qui lui sont fidèles chaque année, ils sont aussi, inversement, les signes des nombreux problèmes auxquels font face les insulaires grecs dans tous les domaines de l’existence. Surtout, cette solitude, cet isolement, cette nature sauvage, qui caractérisent Tilos, sont bouleversés par l’arrivée des migrants, ces autres voyageurs auxquels fait accueil, remarquablement,  l’ardente volonté politique de Maria Kamma, soutenue, dit-elle, par l’ensemble de la communauté de Tilos et en dépit des très nombreuses difficultés financières, d’approvisionnement et d’équipement auxquelles elle doit faire face.

Article de Dominique Dupart, publié sur le blog « Eloquence politique », hébergé sur le site de Mediapart. Cliquez ici pour lire l’article sur le site de Mediapart.

Tilos, l’île grecque sur laquelle nous débarquons par hasard, vie arbitraire des voyageurs, après avoir fait connaissance avec Angeliki Poulou sur le ferry en partance du Pirée, assurant que nous y trouverons le calme désiré, davantage qu’à Nyssiros, grosse île volcanique qui sent le souffre, est une île de 64 km2 située au large des côtés turques dans le Dodécanèse. Angeliki Poulou, qui travaille sur la réception multimédia de la tragédie grecque,  n’a pas vanté une île farniente et isolée sur laquelle on peut bronzer sans se ruiner à distance de la masse touristique: elle y retourne tous les ans en raison du camping sauvage situé sur la plage d’Eristos qui est protégé par Maria Kamma, la mairesse de l’île, le petit volcan de Tilosqui, en sus d’avoir les cheveux rouges et d’être une femme – ce qui n’est pas rien, en politique, en Grèce, et a fortiori dans les îles –,  se déclare «indépendante», c’est-à-dire encartée auprès d’aucun parti.

Maria Kamma est bienveillante envers une occupation touristique douce de l’île  par les estivants de passage, en conformité avec le projet porté par la municipalité de faire de Tilos la «première île verte [1]»: et dans la lignée de l’orientation choisie par la dynastie des maires de Tilos dont elle est la dernière représentante en poste: après son grand-père, son père,  et son beau-frère, Tasos Aliferis. Née en 1970, elle est la première femme maire de Tilos. Conseillère municipale depuis 2004, son oncle, qui est maire, meurt en 2012 et elle est élue en mai 2014. Pour ses premières élections, on lui avait conseillé de déteindre ses cheveux rouges parce que ça ne faisait pas sérieux. Elle avait dit non. Elle sourit en disant cela. C’est une mère de famille, a-t-on entendu dire d’elle, même si, avant de devenir mairesse de Tilos, elle dirigeait le fond municipal à Rhodes. Elle est aussi diplômée en Management des Entreprises (Université Ouverte de Grèce). «Tilos est mon troisième enfant», ajoute Maria Kamma en plus de son sourire.

De 500 à 800 habitants, selon les sources glanées sur le web, l’île est faiblement peuplée. C’est un gros caillou rocheux écrasé de chaleur aux pentes arides recouvertes d’épineux redoutables. Peu d’arbres. Aucun vestige antique. Quelques ruines perchées au sommet de pignons acérés. Des chèvres errantes sur les bords de route. Aucune discothèque, cela va de soi. L’île est dotée de deux petits sites d’implantation humaine  actifs: le petit port de Livadia et le village de Mégalo Horio (megàlo = grand), qui est la capitale de l’île et qui n’est, en réalité, qu’un tout petit village où siège Maria Kamma, dans un bureau municipal, tout petit lui-aussi, avec, suspendu derrière elle, à destination des visiteurs, le portrait de Mélina Mercouri, la célèbre ministresse grecque de la culture, de 1981 à 1989 et de 1993 à 1994, célèbre en raison du combat  qu’elle a mené pour récupérer les frises du Parthénon spoliées et vendues au British Museum par un trafiquant au temps où ce genre de pratiques avait cours: combat toujours en cours aujourd’hui.  Avant, il y avait aussi sur l’île un autre lieu d’habitation nommé Micro Horio (micro = petit), mais Micro Horio s’est transformé depuis longtemps en village fantôme. Rituellement, l’été, quelques estivants  y aménagent un bar d’été.

Tilos: 64 km2 abandonnés par l’État grec

On comprend vite que l’insularité propre à Tilos, sous l’égide bienveillante de la mairesse, conduit tout le monde, habitants et estivants, à s’organiser «en autogestion», comme on dit, expression qui, à Tilos, ne désigne pas seulement une pratique gauchiste plus ou moins récente fondée sur un idéal de vie collective à distance des appareils oppressifs mais bien la seule façon de s’en sortir, depuis toujours, et pas seulement pour les estivants: en raison de l’isolement manifeste de l’île provoqué par cette insularité. Tout ce que nous sommes venus chercher sur Tilos, en vérité, (le calme, la solitude, les grands paysages naturels) sont seulement les manifestations des immenses difficultés de l’île à s’organiser dans tous les domaines. «Notre grand problème, c’est le manque de liaisons maritimes», répète Maria Kamma au cours de l’entretien que nous avons conduit avec elle, Angeliki Poulou et moi. Un grand problème que, tout d’abord, on enregistre mentalement sans le comprendre, puisque lié à l’insularité, mais que l’insularité aurait dû rendre impossible, justement, car comment vivre sinon dans une île qui ne produit rien, ou presque, si les liaisons maritimes sont si fragiles, compte tenus des besoins? La beauté de l’île est la face visible d’une semi-autarcie forcée qui implique une cascade de difficultés auxquelles les habitants ne peuvent remédier, avec l’aide de la mairesse, qu’en agissant avec leur propres moyens. En vrac: ce sont les habitants de l’île qui ont construit eux-mêmes les écoles (seule la dernière a bénéficié d’un cofinancement Grèce-UE), ce sont eux qui ont construit le microscopique hôtel de ville, et c’est eux qui financent la présence médicale dans l’île. Comme il est souvent mentionné dans les notules médiatiques consacrées sur le web à Tilos, la police, et donc la municipalité, n’ont aucun bateau à sa disposition. «Tilos est une île abandonnée par l’État depuis toujours», commente Maria Kamma. Avec cette phrase en tête, on essaye de comprendre comment on arrive à faire de la politique dans ces conditions, quand on a aucun, absolument aucun moyen financier dignes de ce nom à disposition.

L’afflux des migrants à Tilos

On essaye d’autant plus que, sur cette île abandonnée de Tilos, depuis 2010, des milliers de migrants débarquent, en provenance de la Turquie. En Zodiac. Ou dans des bateaux plus gros. Ils sont souvent maintenus en surnombre en fond de cale sans manger et sans boire pour des raisons de commodité (pas de sanitaire). Avec des gilets de sauvetage ou de simples brassards flottants de prisunic pour les enfants (vu sur photographies). Majoritairement, des Syriens. Mais aussi des Afghans et des Irakiens. Des familles. Beaucoup d’enfants. Des bébés. Il y a eu un sauvetage épique de bébé sur un caillou au large de Tilos qui a été filmé et mis en ligne [2]. Le bateau qui vient à la rescousse de la grappe d’hommes et femmes serrés sur un rocher appartient à un particulier de Tilos. C’est lui qui s’occupe, chaque fois, de ce type de repêchage. Pendant l’entretien, le volcan Maria Kamma sera au bord de l’éruption plusieurs fois. La première coulée de lave, c’est quand nous lui demandons si les particuliers de Tilos sont rémunérés parfois en sous-main par les migrants ou si elle veille que ce ne soit pas le cas. «Impensable, dit-elle. C’est une calomnie même de l’imaginer». Maria Kamma raconte alors une autre de ses éruptions sur un plateau télé quand une journaliste, Eleonora Meleti, « spécialiste » en «star system grec» a osé lui insinuer la même chose. «Je me suis levée et je suis partie.» La vidéo est visible sur internet [3]. Les particuliers qui repêchent les migrants payent l’essence du bateau eux-mêmes. «Je crois qu’on ne peut pas être plus clair», dit-elle. Et de balayer d’un revers de main la question de la pénalisation des particuliers qui prêteraient leur véhicule aux migrants puisque c’est interdit. Ici, ça ne compte pas, dit-elle. «En grandissant dans une île dans laquelle ils doivent faire face à un grand nombre de difficultés, les habitants connaissent ce que c’est que survivre».

Aucune mort de migrant documentée au large de Tilos, nous affirme la Maire. Aucun migrant enterré sur l’île non plus. Au large de Symi, si, il y a eu des morts [4]. Mais la Mairesse passe vite sur la tragédie de Symi. L’insularité encore? Ce qui est à Symi revient à Symi et ce qui est à Tilos revient à Tilos? Peut-être. Mais pas certain. Les migrants font majoritairement partie de la classe moyenne, nous dit-elle. Par exemple, Ali, que nous avons très brièvement rencontré dans l’endroit où résident les migrants sur Tilos, à Livadia, le soir du 21 août, est un jeune homme qui voyage en compagnie d’une famille élargie de 10 personnes. Il dit qu’ils ont de l’argent mais qu’ils sont terriblement inquiets à l’idée de ne pas arriver à temps à destination. «A temps», ça veut dire avant que tout l’argent soit dépensé. Ali évalue à 100 personnes le nombre de migrants présents ce soir-là et me dit qu’il n’y a vraiment parmi eux tous qu’une seule famille qui n’a vraiment rien: c’est une famille d’Afghans que nous saluons brièvement, brièvement, parce que le soleil a déjà disparu et qu’il n’y pas d’électricité et que donc, dans l’obscurité qui descend très vite, nous ne distinguons que des ombres rassemblées sur une natte sous un arbre, des ombres avec lesquelles nous ne partageons aucune langue.

Cela a commencé  tout d’abord doucement: 140 migrants  en septembre 2010, selon Maria Kamma, puis jusqu’à 2500 en 2014, et là, nous dit Maria Kamma, «c’est devenu difficile». On commence à comprendre ce que «difficile» veut dire à Tilos. En 2015, au premier semestre, c’était déjà 1100 personnes. En juillet, 650 personnes, … Difficile de noter tous ces chiffres égrenés très vite par une Maria Kamma qui préfère s’étendre sur les bons moments dans les débuts de l’aventure, d’autant plus qu’en plein entretien, plongé dans les chiffres, se déclenche soudain une crise téléphonique avec pluie de cendres, incompréhensible, ayant trait à la problématique des transports maritimes: tout à coup, tout le monde se met à parler très fort, avec des coups de fils, des conseillers en short qui entrent et qui sortent, des sonneries, ça va très mal et puis ça s’apaise. Ce qui intéresse le plus Maria Kamma, c’est de raconter que l’île «a adopté 3 enfants, de 15 à 17 ans», qui sont allés à l’école, sont restés dans l’île et puis ont, de façons variables, tenté leur chance ailleurs: Saïd est parti travailler à Rhodes dans le BTP, s’est blessé, et travaille désormais dans une entreprise touristique. Un autre ancien enfant de Tilos est aujourd’hui sans-papier en Allemagne. Tout cela est raconté par Maria Kamma tandis qu’elle surfe sur son Facebook à notre destination. Un Facebook bourré de photographies de migrants, d’enfants de migrants, de post de migrants en provenance de la Syrie, des photographies alternativement heureuses, au moment des départs sur ferry, et aussi, épouvantables comme, brièvement, cette vision de cauchemar qui surgit dans le petit bureau municipal. C’est un post d’ancien migrant de Tilos envoyé à Maria Kamma depuis la Syrie et qui montre ce qui ressemble à un tombereau d’enfants morts ensanglantés. Où? quand? quoi? comment? On ne sait pas, on ne saura pas mais cette image qui surgit de ce très foutraque ensemble d’images photographiques qui documente anarchiquement depuis 5 ans sur le facebook de Maria Kamma l’arrivée des migrants sur l’île, nous fait comprendre que le lien qui existe entre eux et elle est réel et qu’il est fondé sur un partage intime des désastres qui ont conduit à leur échouage provisoire sur Tilos. «Tilos a connu des moments historiques très difficiles, la population de Tilos a souffert extrêmement (plusieurs occupations militaires, les Turcs, les Italiens, les Allemands, la guerre civile, la dictature des colonels) et c’est essentiel d’avoir en tête ce passé proche vécu par la société de Tilos pour comprendre ce qui se passe aujourd’hui pour nous et en nous quand des migrants arrivent.» En passant: l’église orthodoxe à Tilos n’a rien donné au commencement. Aux questions répétées pour comprendre cette absence d’implication dans ce tout petit espace civique qu’est Tilos et qui étonne, Maria Kamma offre une fin de non-recevoir. Trop compliqué. Trop d’enjeux.

 Le combat de Maria Kamma

La traversée de la Turquie à Tilos, c’est, pour les passeurs, de 5000 à 15’000 euros par personne. Les migrants vendent tout. Maison, voiture, meubles. Ils envoient une partie de cet argent sur le point de chute choisi comme terme à leur migration (famille, connaissances, amis). Ali, lui, veut rejoindre son frère en Belgique. Les migrants conservent l’autre partie de l’argent avec eux, ainsi quelques bijoux, quand il y en a. Maria Kamma ne s’étend pas sur le projet écologique de l’île qui a été lancé avant son arrivée par la municipalité quand son oncle était maire, et qui a reçu un très gros financement européen. Le «gros financement» en question n’aurait reçu pas bénéficié des relais de l’État grec attendus. Alors, on attend. Mais là n’est pas le combat de Maria Kamma qui s’est présentée à la Mairie parce qu’il n’y avait personne sinon pour faire le job, dit-elle, et elle détaille par le menu, courriers à l’appui, envois et réponses, toutes les demandes de financement qu’elle a adressées à l’État grec pour obtenir de l’argent afin d’ accueillir avec décence les migrants. Quatre demandes de financement adressées au gouvernement. Quatre demandes, quatre fins de non-recevoir. Excepté de l’Intérieur, qui a proposé royalement une aide logistique pour enregistrer les migrants à leur arrivée sur l’île. Maria Kamma a néanmoins disposé de l’aide de Médecins du monde pour accueillir tous les migrants. Pas une aide financière mais des équipements, et jamais en nombre suffisant. Mais ce n’est pas tout. La vraie colère de Maria Kamma, c’est que le gouvernement grec, selon elle, a dû rembourser en juin 2015 à l’Union européenne une somme énorme qu’il avait reçue en soutien à une politique d’immigration qu’il n’a jamais menée. Or, en 2014 et en 2015, avec l’aide de Diethnis Organismos Metanastefsis (Organisation Internationale pour les Migrations), elle avait, par deux fois, déposé une grosse demande de financement auprès du gouvernement: elle avait demandé un million 400’000 euros pour construire un lieu d’accueil digne de ce nom sur Tilos. Cet argent aurait dû leur revenir puisqu’il était là. «C’est un scandale», selon elle. Elle n’en revient pas. Nouvelle éruption. Avec Syrizaélu, elle a senti que la volonté politique était là, mais les moyens ne sont pas venus non plus. La crise et la tourmente politico-financière planent sur ses paroles, et c’est vrai qu’il importe de répéter aujourd’hui qu’aux îles les plus pauvres reviennent de supporter le plus dans cette Europe. Aujourd’hui, le lieu de résidence des migrants à Tilos est extrêmement rudimentaire, toujours. Pas d’électricité, nous l’avons dit, mais aussi: une douche (réservée aux femmes, précise Ali), deux sanitaires en piètre état. Dans une sorte de cour de ferme, des enfants nombreux courent tandis que les hommes sont allongés sur des tapis de sol. Les femmes, elles, de l’autre côté, bavardent sous un arbre. Tous dorment dehors et se plaignent des nuits froides, dit Ali. Les migrants sont ici les pauvres des pauvres, même si, à Tilos, il y a une volonté politique de les accueillir.

À force d’écouter Maria Kamma, nous comprenons  que ce n’est pas vrai que Tilos ne se préoccupe que de Tilos. Tilos flotte dans un archipel. En face, Kos, avec un maire Pasok qui ne fait rien, qui ne veut rien entendre. On ne communique pas, dit-elle. Là-encore, comme au sujet de l’Église, son visage se ferme. Elle n’en dira pas plus. Avec Kalymnos et Leros, ça se passe beaucoup mieux. Il y a du travail possible et c’est déjà ça. En passant, on dira aussi que Maria Kamma a été honorée par l’Union centrale des municipalités et des communautés de la Grèce. A droite du poster de Melina Merkouri, derrière elle, il y a une statuette cycladique qui commémore cet hommage qu’on lui a rendu, c’est son trophée de citoyenne-mairesse: une copie d’antique qu’on peut acheter en touriste recouverte d’une peinture dorée très laide à Athènes, mais qui, originellement, est sculptée en pierre avec des formes douces. Le trophée n’est pas doré lui non-plus dans le bureau de Maria Kamma: «En Angleterre, on frappe les migrants dans les tunnels, en France, on laisse à la dérive à Calais, dans les Balkans, on construit des murs. Soit on les laisse en mer, soit on construit des murs. On est devenu très dur. On a effacé l’élément humaniste de l’Europe. Quelle différence, dites-moi, entre l’Europe et les États en guerre qui nous entourent si, nous, nous traitons comme des chiens ceux qui les fuient?» Maria Kamma est triste, aussi, de ne réussir à créer un front de combat (elle dit «un poing», en grec, me dit Angeliki) avec les autres maires. Angeliki photographie la statuette avec sa plaque mais aussi deux cadres accrochés au mur, de chaque côté de la porte du bureau, face à Maria Kamma, donc, deux dessins de migrants qui racontent chacun à leur manière, naïvement, ce qui a cours à Tilos: à gauche, au crayon de couleur, le sauvetage du bébé en bateau sur son rocher en mode naïf et à droite, quantités de mots de gratitude écrits en grec, de ceux qu’on apprend quand on part un été en vacances en Grèce.

Août 2015

Nous avons séjourné pour la première fois à Tilos, du 12 au 21 août 2015 (Dominique Dupart), mais aussi à plusieurs reprises au cours des étés 2009, 2011 et 2015 (Angeliki Poulou). L’entretien avec Maria Kamma, la Mairesse de l’île a été réalisé le 20 août 2015 dans son bureau de la municipalité de Megàlo Horio. Ali a été rencontré le soir du 21 août 2015 à proximité du lieu de résidence des migrants sur l’île, au port de Livadia. En sus de l’entretien réalisé avec Dominique Dupart, Angeliki Poulou a fait aussi œuvre d’interprète en traduisant les propos de Maria Kamma en langue française.

(*) Dominique Dupart est Maitre de Conférences en littérature française à l’université de Lille III. Elle est membre des comités de rédaction des revues Vacarme et Ecrire l’histoire. Angeliki Poulou est doctorante en Études Théâtrales à l’université de la Sorbonne Nouvelle-Paris III. Elle vit en France depuis 2012.

[1] http://ecowanderlust.com/news/tilos-first-green-island-greece/3921

En grec: http://www.newsbeast.gr/environment/arthro/1851846/tilos-to-proto-prasino-nisi-tis-mesogiou

[2] http://www.dailymotion.com/video/x21ee00_%CE%B4%CE%B9%CE%AC%CF%83%CF%89%CF%83%CE%B7-%CE%BC%CE%B5%CF%84%CE%B1%CE%BD%CE%B1%CF%83%CF%84%CF%8E%CE%BD-%CF%83%CF%84%CE%B7%CE%BD-%CF%84%CE%AE%CE%BB%CE%BF_news

http://tvxs.gr/news/topika-nea/stin-tilo-yparxei-akomi-anthropia-diasosi-metanaston-apo-katoikoys

[3] http://www.yupiii.gr/webtv/view/39015

[4] http://left.gr/news/ereynes-gia-agnooymenoys-metanastes-voreia-tis-symis-exi-nekroys-entopise-i-toyrkiki-aktofylaki

[5] http://ecowanderlust.com/news/tilos-first-green-island-greece/3921