orient xxi | Aux portes de l’Europe forteresse, des citoyens solidaires
Personne ne sait plus qui l’a appelé «le camp des platanes». Il y a bien trois platanes, mais «camp» est un grand mot pour ces deux pergolas battues par les vents, cette cuisine en plein air où chauffent quatre grandes marmites de soupe et de thé, ces cartons pleins de vêtements et ce bus-bibliothèque transformé en hôpital de campagne. Deux bancs rappellent la destination originelle de la minuscule esplanade: une halte contemplative, avec vue imprenable sur les côtes turques en face, à 7 kilomètres. Aujourd’hui, ces mêmes bancs reçoivent chaque jour pour un bref repos des centaines de personnes épuisées, femmes, enfants, hommes et vieillards, enveloppées dans des couvertures de survie dorées. Ils ne regardent pas les eaux du détroit, elles ont failli les engloutir. Ils ne contemplent pas les côtes turques, au-delà se situent les pays qu’ils ont dû fuir.
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