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HCR | Des combats dans l’est de la RDC forcent des milliers de personnes à fuir leurs maisons

Plus de trois ans après une offensive rebelle majeure qui avait été vaincue par des soldats de maintien de la paix des Nations Unies et les forces gouvernementales en République démocratique du Congo dans la province du Nord-Kivu, la région demeure extrêmement instable et continue de générer des déplacements de population.

Résumé des déclarations du porte-parole du HCR Leo Dobbs à qui toute citation peut être attribuée lors de la conférence de presse du 29 janvier 2016 au Palais des Nations à Genève.

Depuis novembre dernier, des violences commises par les milices Maï-Maï et des groupes rebelles, y compris les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda, FDLR, et les Forces démocratiques alliées (FDA) de l’Ouganda, ont forcé un grand nombre de civils à fuir.

Cela ne fait qu’ajouter au cycle de misère déjà existant dans cette région riche en minéraux, mais manquant d’observation de la loi et de maintien de l’ordre. Les tout derniers déplacements de population interviennent également à un moment où l’armée congolaise mène des opérations militaires contre les FDLR et d’autres groupes rebelles.

Selon le HCR, il est important que les autorités viennent à bout de toute urgence des tensions croissantes dans l’est de la RDC et intensifient l’aide aux personnes récemment déplacées.

Il faut notamment assurer qu’ils peuvent trouver la sécurité soit dans des sites désignés ou au sein de la population locale. Nous sommes également de plus en plus préoccupés par le fait que des civils soient ciblés, alors que les affrontements s’intensifient, en particulier du fait des tensions datant de plusieurs décennies entre des groupes ethniques.

Depuis novembre dernier, au moins 15’000 personnes ont trouvé refuge dans des sites de déplacés qui sont gérés par l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés ou l’Organisation internationale pour les migrations, l’OIM. En plus de ces personnes déplacées, des dizaines de milliers d’autres auraient trouvé refuge au sein de familles de la communauté locale. D’autres ont déjà regagné leurs foyers. Le HCR appelle les autorités à assurer la sécurité dans les zones de retour et à faciliter l’accès humanitaire.

Durant le dernier déplacement de populations forcé, plus de 21’000 personnes principalement des femmes et des enfants ont fui depuis le village de Miriki et les régions avoisinantes vers le territoire de Lubero dans le Nord-Kivu, le 7 janvier après le meurtre d’au moins 14 personnes lors d’un raid de nuit qui aurait été mené par des membres des FDLR.

Les habitants ont fui les villages de Luofu, Kaina, Kanyabayonga et Kirumba dans le sud du territoire de Lubero. Depuis, un nombre important de ces personnes déracinées sont rentrées chez elles, mais certaines demeurent déplacées dans la région.

Des affrontements ont également eu lieu entre les FDLR et des miliciens Maï Maï dans la province du territoire de Walikale. Depuis novembre, ces combats ont forcé des dizaines de milliers de personnes à fuir vers Lubero. Début janvier, selon différentes estimations, le nombre de déplacés par ces combats a atteint entre 70’000 et 82’000 personnes.

Les combats entre les FDLR et les milices a également forcé des civils à chercher refuge de l’autre côté de la frontière en Ouganda. L’année dernière, plus de 33’000 personnes avaient fui vers l’Ouganda depuis l’est de la RDC.

Parallèlement, les FDA continuent à mener une campagne de terreur ainsi que des attaques sporadiques et des embuscades contre la population locale et les forces armées congolaises dans le nord de la province.

Le mois dernier, selon nos partenaires locaux qui sont spécialisés dans le domaine de la protection, des affrontements avec l’armée des FDA ont généré environ 20’000 personnes déplacées internes sur le territoire de Beni et on craint une attaque imminente contre la ville de Beni.

Un grand nombre de ces déplacés ont fui vers la province de l’Ituri, au Nord-Kivu voisin, tandis que les autres ont rejoint Beni ou le district de Oicha, où ils luttent pour trouver un abri et de l’aide.

Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des affaires humanitaires (OCHA) a estimé en début de ce mois que 7,5 millions de personnes en République démocratique du Congo soit neuf pour cent de la population avaient besoin de nourriture et d’autres formes d’aide humanitaires après des décennies de crise.

OCHA indique également que 1,5 million de personnes demeurent déplacées internes dans les provinces de l’Est, y compris environ 600’000 au Nord-Kivu, un chiffre désormais susceptible d’avoir augmenté. Le HCR vient en aide aux personnes déplacées en gérant 31 sites accueillant des déplacés, en leur fournissant du matériel d’abri ainsi qu’en coordonnant la protection et la défense de leurs droits.