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TdG | Voix du désert semée à Genève

Il est né un 1er janvier, comme bien d’autres là-bas, en 1971, probablement. Ce qui est sûr c’est que c’était sous «un acacia Sénégal: on me l’a montré». L’arbre se trouve au Niger dans le désert du Sahara, là où vivent les Touaregs. Sidi Moumounta passe son enfance à suivre sa tribu nomade. «On jouait avec la terre et des morceaux de bois, on était des enfants très heureux.» Il a dix ans lorsque sa «famille» – il insiste sur les guillemets pour illustrer ses ramages – se semi-sédentarise au village d’Iferouane.

Article de Laure Gabus, paru dans la Tribune de Genève, le 25 février 2016. Cliquez ici pour lire l’article complet sur le site de la TdG.

C’est dans ce centre que des militaires viennent le chercher la nuit du 7 au 8 février 2006. Sidi Moumounta prend la fuite; des jeunes sont emprisonnés et tués. Il marche 415 km et rejoint Agadez en six jours. Un mois et demi plus tard, il arrive à Genève, «sans même savoir que j’étais à Genève». Pourquoi est-il visé? Entre 1990 et 1996, les Touaregs se révoltent contre le gouvernement nigérien et Areva, la multinationale française spécialiste du nucléaire. «Areva exploitait beaucoup d’uranium, à 5 kilomètres de mon village. La nappe phréatique a été polluée, les gens ont eu de nouvelles maladies. Les Touaregs ont compris qu’il y avait beaucoup, beaucoup d’injustices dans la région. Ils ont organisé des marches pacifistes, rien n’a changé. Un jour, ils ont pris les armes. J’ai participé à cette guerre.» Un accord de paix est trouvé, «mais jamais respecté». En février 2006, une nouvelle révolution éclate. «Je ne voulais plus recourir aux armes, je pensais qu’il fallait opter pour une autre stratégie. Mais comme j’avais pris part à la première révolution, pour l’Etat, je faisais partie des rebelles.»

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«Au bord du monde» de Valentine Sergo jusqu’au 27 02 au théâtre Saint-Gervais.