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Notre regard

Crowdfunding | Des jardins potagers dans les camps de réfugiés syriens au Liban

La devise de ce projet est « SEMONS LA RÉSISTANCE! »

GrainesCinemaAlors que le mois de mars commémore les 5 ans de la révolution, la Syrie fait face à une grave crise alimentaire et un désastre humanitaire sans précédent. Au milieu de ce conflit total, l’alimentation est utilisée comme arme de guerre sur les populations civiles par les différents groupes armés (siège alimentaire de zones urbaines, spéculations sur les marchés locaux, blocage des aides, destruction des moyens de production, etc).

Depuis plusieurs années, le Liban a accueilli un grand nombre de réfugiés syriens, dont plusieurs centaines de milliers vivent dans les camps de la vallée de la Beqaa. Leurs conditions de vie s’aggravent de jour en jour, avec des aides qui s’amenuisent, des déplacements fréquents, et un accès aux ressources de plus en plus difficile.

Parce que la terre est à la base même de l’humanité, et l’autonomie alimentaire un droit fondamental, une agriculture de subsistance s’est développée à l’intérieur des camps. Depuis deux ans, notamment grâce à l’association Libanaise SOILS PERMACULTURE, des jardins partagés ont été mis en culture dans tous les interstices disponibles.

GRAINES ET CINEMA souhaite mettre en place de nouveaux jardins potagers dans les camps et organiser des ateliers de formations et de sensibilisation à l’agriculture paysanne pour donner aux réfugiés le pouvoir de subvenir à leurs propres moyens de subsistance.

Pour financer ce projet, Graines et cinéma a besoin de votre aide… Un financement participatif a été lancé. Graines et cinéma cherche 5440 CHF d’ici le 15 avril 2016. Cliquez ici pour contribuer au projet.

[caption id="attachment_30318" align="aligncenter" width="640"]DanseMatisse Dessin de Zozo, inspiré de la ‘Danse de Matisse’, de Tammam Azam.[/caption]

Lors de sa tournée de cinéma, et grâce au soutien de paysans militants et généreux, l’équipe de GRAINES ET CINÉMA a collecté des semences paysannes méditerranéennes, afin qu’elles puissent s’adapter au mieux aux conditions agro-climatiques locales. Celles-ci ont déjà toutes été mises en culture ! Ce sont plusieurs centaines d’hectares qui fleurissent ou fleuriront ce printemps.

Aujourd’hui, afin d’améliorer au mieux notre travail et la capacité d’adaptation des semences, nous souhaitons aller à la rencontre des paysans libanais pour collecter des variétés paysannes locales.

Il faudra alors les multiplier, sélectionner les caractères souhaités, extraire et conditionner les semences, ainsi que créer la batterie d’outils pour leur diffusion et bonne utilisation.

Car s’il est important qu’elles puissent être cultivées avec succès, partager les savoir-faire de la reproduction de la semence est le véritable objectif commun. Que chacun soit en mesure de s’approprier les techniques ainsi que les variétés,  avec l’espoir que se construisent peu à peu de multiples petits conservatoires de la semence paysanne au Proche-Orient.

En effet la question du patrimoine paysan et de sa destruction est primordiale dans ces temps de violences chaudes, qui laissent poindre de nouveaux potentiels pour les fers de lance de la modernisation agricole et industrielle, qui sont bien souvent intimement associés aux acteurs de conflits. 

Participer à la préservation des patrimoines et à la mise à disposition des moyens d’autonomisation agricole font donc partie d’un combat plus large, celui de la paysannerie qui doit lutter pour exister au travers du XXIème siècle.

Notre activité consistera donc à accompagner des lieux de multiplication/sélection de variétés paysannes avec (i) la mise à disposition d’un ensemble de variétés paysannes méditerranéennes, (ii) des outils pédagogiques sur la production de semences, dont des extraits du film Les Semences Buissonnières traduit en arabe, (iii) un accompagnement à la production, à la conservation et à la diffusion, avec des ateliers de formation à l’agriculture intégrée (techniques agro-écologiques répondant aux restrictions globales qui leur sont imposées) et à la production de semences.

Avec l’association SOILS PERMACULTURE, nous pourrons réaliser ces objectifs notamment dans les camps de réfugiés de la Beqaa, où nous avons déjà passé 6 mois en 2014.

Ils ont voulu nous enterrer mais ils ont oublié que nous étions des graines!

Peinture murale de l'artiste Zoo Project, à Tunis, pendant la révolution. 2011
Peinture murale de l’artiste Zoo Project, à Tunis, pendant la révolution. 2011