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OIM | L’OIM recense plus de 417’000 déplacés internes en Libye

Cette semaine, l’OIM en Libye a publié le dernier rapport de sa Matrice de suivi des déplacements (DTM). Le 3ème rapport de la DTM donne un aperçu global des derniers chiffres et des schémas de mobilité des déplacés internes, des demandeurs d’asile, des migrants et des rapatriés dans le pays, fournissant une base pour la couverture géographique à utiliser pour coordonner et planifier l’aide humanitaire.

Communiqué de l’OIM, publié le 13 mai 2016. Cliquez ici pour lire le communiqué sur le site de l’OIM.

OIM_DeplacesInternes LibyeLe rapport fait état de 417’123 déplacés internes en Libye, dont la moitié ont moins de 18 ans. Ce chiffre est le résultat de trois vagues de déplacement: la première a eu lieu en 2011, la deuxième entre 2012 et mi-2014 et la troisième, et la plus grande, a débuté mi-2014.

La DTM a également permis d’identifier 234’699 migrants dans le pays pour un certain nombre de raisons, notamment le travail, le transit ou la migration forcée. Le rapport établit que les migrants et les demandeurs d’asile en Libye continuent de faire face à la marginalisation et à la discrimination qui, associées à la faiblesse des réseaux sociaux ou consulaires, les rendent de plus en plus vulnérables à l’exploitation.

Les populations de migrants de transit sont composées de flux composites de migrants et de demandeurs d’asile, dont bon nombre sont des groupes vulnérables exposés au risque d’exploitation. L’OIM a enregistré 14 incidents maritimes entre le 30 mars et le 1er mai 2016 le long de l’itinéraire de la Méditerranée centrale entre la Libye et l’Italie. Quelque 1580 personnes ont été secourues, tandis que 753 sont portées disparues, présumées mortes noyées.

Seuls 35 pourcent des migrants vivent actuellement dans des logements privés, tandis que le reste vit dans des installations de fortune, sur des places de marché, dans des points de transport ou des bâtiments à l’abandon. Quatre autres pourcent sont emprisonnés dans des centres de détention. Les hommes constituent 89 pourcent de la population de migrants et les principaux pays d’origine sont le Niger, l’Egypte, le Ghana et le Mali.

Les chiffres de l’OIM indiquent que 47% de tous les déplacés internes en Libye sont originaires de Benghazi, le centre métropolitain, qui accueille également la plus grande proportion de déplacés internes dans le pays. Il y a également un grand nombre de déplacés internes de Syrte et de Tripoli.

Plus récemment, le déplacement de Syrte vers Bani Walid et Tarhouna dû à une montée du conflit militaire à Syrte, a été identifié comme une inquiétude croissante. D’après la DTM, Bani Walid accueille 20’000 déplacés internes, dont 82% proviennent de Syrte. Cependant, ce nombre devrait continuer de croître car des milliers d’autres continuent d’être déplacés chaque jour de Syrte.

Les populations déplacées sont contraintes de fuir en raison du conflit, du manque de sécurité, de la destruction des propriétés et de l’accès limité à la santé et à l’éducation. La majeure partie du conflit est concentrée dans les zones urbaines, forçant les déplacés internes à fuir d’un quartier à l’autre. Certains fuient toutefois sur de longues distances.

En raison des tensions provoquées par les déplacements multiples, l’insécurité financière et la difficulté à avoir accès à une protection, la capacité d’adaptation de nombreux déplacés est mise à rude épreuve, tout comme la capacité des communautés d’accueil à répondre à leurs besoins.

La DTM définit les conditions de vie de nombreuses familles de déplacés comme dangereuses ou insalubres. Tandis que la plupart des familles sont hébergées dans des installations privées en zones urbaines, 16% s’abritent dans des installations collectives ou de fortune, partageant des espaces de vie dans des bâtiments inachevés ou à l’abandon, dans des tentes, des caravanes ou des abris de fortune.

Par conséquent, ils ont souvent un accès très limité aux services de base, tels que l’eau, l’assainissement, l’hygiène et l’électricité, conditions minimales pour un environnement sûr, digne et sain. Ces situations sont particulièrement marquées dans les secteurs d’Al Kufrah, de Dirj, d’As Sidr et de Marandah.

En parallèle, le rapport indique que le nombre de déplacés internes retournant chez eux est en hausse. Le nombre total de migrants de retour s’élève actuellement à 149’160. La majorité retourne à Warshefanah et au sud de Tripoli. Des retours ont également été identifiés à Sabratah, à Derna, à Gwalesh et à Ajdabiya.

Cependant, l’endommagement des installations sanitaires et éducatives et le manque de sécurité (caractérisé par une augmentation de la criminalité et par la présence d’EEC) entravent les perspectives d’un retour sûr et durable pour de nombreux déplacés. La hausse des prix et les ressources financières limitées des déplacés internes grèvent d’autant plus leur capacité à réparer leurs habitations.

Le rapport a été préparé en utilisant les données de la 3ème tournée de la DTM. La DTM est un système qui permet d’accumuler et d’entretenir les informations de base sur les populations de déplacés. Il apporte des informations sur l’aide ciblée et une meilleure compréhension des facteurs d’attraction et de répulsion liés au déplacement et/ou à la migration. En Libye, il est centré sur le suivi des déplacés internes, les rapatriés et les migrants grâce à la publication de rapports mensuels, de signaux d’alerte, de cartes et de données brutes. En Libye, la DTM est cofinancée par l’Union européenne et le DFID britannique.

Le rapport intégral est disponible sur: http://www.globaldtm.info/libya/