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Notre regard

Chronique Europe | Du 5 février au 7 mars 2016

5 février

Un mois après l’entrée en vigueur au Danemark de la loi permettant de saisir les valeurs patrimoniales des demandeurs d’asile au delà d’un certain montant, aucun bien n’a pour l’heure été confisqué.

19 février

L’Autriche prend des mesures drastiques et réintroduit les contrôles à ses frontières: elle n’accepte plus que 80 réfugiés par jour et laisse transiter 3200 personnes souhaitant se rendre dans un pays tiers. Elle rejoint ainsi la politique particulièrement dure amorcée par les quatre pays du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie). Ces pays souhaitent rétablir les frontières à l’intérieur de l’espace Schengen.

20 février

Ville de Bautzen, Allemagne. Un incendie a détruit le toit d’un ancien hôtel destiné à accueillir des migrants. Aucun blessé, mais l’événement a été acclamé par les cris de joie des 20 à 30 personnes hostiles aux réfugiés regroupées sur le lieu. La piste de l’incendie criminel est privilégiée par la police. D’autres incidents sont à dénombrer dans la région, qui a vu naître le mouvement anti-réfugié et islamophobe Pegida.

26 février

Barcelone: des manifestants s’indignent du retard de l’arrivée des réfugiés. La cité, alliée à Madrid et à d’autres villes du pays afin d’offrir un accueil adapté aux exilés, a présenté la veille son plan “Barcelone ville refuge”. Ces derniers mois, les services d’accueil ont été renforcés et la population s’est mobilisée. « Nous sommes enragés. La ville est prête d’un point de vue technique, tous les services sont au point, les citoyens les attendent les bras ouverts. Mais ils n’arrivent pas », déclare la maire Ada Colau. Le gouvernement espagnol a prévu d’accueillir 17’680 personnes (et non 2’749 comme accepté initialement). Seuls 18 réfugiés sont arrivés dans le pays.

26 février

Hambourg. La «conférence internationale des réfugiés et des migrants» a réuni plus de 1’600 réfugiés et activistes. Venus de toute l’Europe et originaires du monde entier, ils se sont retrouvés sous le slogan «Nous sommes ici pour rester». Leur deux principales revendications: la liberté de circulation et la liberté d’installation. Une prochaine conférence est prévue à l’automne, à Berlin.

29 février

Début de la destruction de la «Jungle» de Calais. Les autorités françaises, armées de bulldozers et de gaz lacrymogènes, ont détruit une partie des habitations de fortune. Officiellement, 800 à 1000 personnes sont concernées par l’évacuation, bien que les associations portent ce chiffre à 3450. La préfecture dit pouvoir reloger les personnes dans différentes structures, mais celles-ci sont jugées non adaptées par nombre d’acteurs impliqués dans la vie du camp. Des containers spartiates, accessibles uniquement à condition de donner ses empreintes digitales. Une idée rédhibitoire pour de nombreux migrants car l’utilisation de ces données reste floue.

4 mars

«Transform!», réseau européen pour une pensée alternative et un dialogue politique, a lancé une pétition internationale pour un meilleur accueil des réfugiés arrivant en Europe. Elle appelle à inverser immédiatement une «tendance xénophobe à la fois meurtrière pour les étrangers et ruineuse pour l’avenir du continent européen», afin d’offrir un refuge sûr aux réfugiés. Pétition disponible sous: http://www. transform-network.net/fr/blog/blog- 2016/news/detail/Blog/appeal.html

5 mars

Après avoir annoncé le 18 février la possibilité de faire patrouiller des agents de la police et des militaires à la frontière turque, Nikolaï Nenchev, ministre de la défense bulgare, annonce que l’armée patrouillera également à la frontière grecque. La Bulgarie souhaite ainsi empêcher la progression des exilés vers l’Europe, qu’ils se trouvent ou non dans l’Espace Schengen. Les autorités bulgares ont également annoncé en février la prolongation de la barrière érigée en 2014 à la frontière turque. Par ces différentes mesures et la fermeture de nombreux pays situés sur la «route des Balkans», la Grèce se trouve isolée du reste des pays Schengen et semble vouée à devenir le terminus pour de nombreux migrants.

6 mars

L’OTAN annonce officiellement le lancement de son action en mer Egée. Elle a pour but officiel de lutter contre «la traite des êtres humains et l’activité des réseaux criminels qui alimente la crise». De fait, l’objectif des membres de l’OTAN dont font partie la France, l’Allemagne, la Turquie et les Etats-Unis est de diminuer le nombre de migrants atteignant les côtes grecques, donc l’Europe.

7 mars

Des habitants de la Jungle de Calais en grève de la faim se sont cousus les lèvres pour protester contre la destruction de leur abri.