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Notre regard

Engagement et solidarité | Neuchâtel: Accueillir à proximité des centres

Développer des lieux de rencontres et d’échanges proches des centres de premier accueil. Tel était le but du projet pilote lancé en 2012 par l’Eglise réformée évangélique neuchâteloise (EREN). Objectif: faciliter le bon voisinage entre requérants d’asile et population.

Lorsque, à l’époque, s’est ouvert le centre de Perreux, les communes environnantes ont brusquement été confrontées à la réalité de l’asile. Réactions de peurs, mais aussi d’ouverture, beaucoup de personnes se montrant désireuses de manifester leur solidarité. Un mouvement qui s’est encore affirmé depuis l’aggravation de la crise de l’hospitalité.

Trouver des réponses locales, là où les gens se trouvent. Ainsi à Couvet (Val-de-Travers), Requ’EREN ouvre chaque semaine la maison de paroisse où les réfugiés peuvent se rendre à pied. Pour le Centre de Fontainemelon (Valde- Ruz), c’est une salle de la commune qui a été mise à disposition. Et un nouveau projet se développe à Cernier, «Repas pour tous», une fois par mois, avec le souhait que les requérants participent eux-mêmes à la préparation culinaire.

Quant au centre de Perreux, la plate-forme Requer’Ensemble occupe un petit chalet non loin de là, mis à disposition par la Fondation le Goéland. Ces locaux sont ouverts deux à trois après-midis par semaine, animés par une équipe tournante de 20 à 30 bénévoles. Multiplier les lieux de rencontres, au gré de l’emplacement géographique des centres, permet tant aux requérants qu’aux habitants des alentours de mieux se connaître, de vivre des moments de partage et ainsi de dépasser craintes et images toutes faites. L’accent est mis sur les activités créatrices, le développement d’un «espace du faire ensemble» (jeux, cuisine, peinture, musique,…), où chaque personne peut apporter idées et compétences. A cela s’ajoute bien sûr l’écoute des besoins individuels, la disponibilité pour conseils et diverses informations, l’accès à Internet,…

Laisser place à la spontanéité créative permet de sortir du rapport d’aide unilatéral, et pour les réfugiés, de retrouver un peu de détente, d’espace intérieur, un souffle d’air. C’est pourquoi il importe que ces lieux de rencontres soient à la fois proches des Centres mais aussi extérieurs.

Des moments de formation pour bénévoles sont régulièrement organisés, afin d’assurer une cohérence dans la manière d’intervenir (réflexions autour de la notion d’aide, d’engagement, référence à une Charte, partages autour de questions et situations très concrètes). Respect aussi d’une volonté œcuménique: l’accueil tant des requérants que des bénévoles est inconditionnel, quelle que soit l’appartenance religieuse ou non des personnes; pas d’activités ecclésiales; par contre, sur demande, informations sur les différents services religieux existant et possibilités de rencontres.

DANIELLE OTHENIN-GIRARD

Les initiatives solidaires se multiplient en Suisse romande. Si vous aussi vous avez envie de vous engager,  consultez le « Petit guide solidaire » de la coordination asile.ge.

Vous êtes un groupement ou une association active, d’une manière ou d’une autre, auprès des réfugiés  en  Suisse  romande? Vous récoltez des  habits, cherchez des  bénévoles pour des cours de français, accompagner les réfugiés ou les demandeurs d’asile? Nous pouvons relayer vos actions et vos besoins: écrivez vivre.ensemble@asile.ch.

Cet article a été publié dans le cadre du dossier de notre numéro 157 de la revue Vivre Ensemble, sur le thème de l’engagement et la solidarité, qui comprend également les articles suivants: