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Notre regard

Le Courrier | Cent femmes genevoises lancent un appel en faveur des réfugiés

Elles veulent que les demandes d’asile puissent à nouveau être déposées dans les ambassades.

Article de Rachad Armanios, publié dans Le Courrier, le 28 juin 2016. Cliquez ici pour lire l’article sur le site du Courrier.

Cent trois femmes de Genève lancent un appel pour que les requérants d’asile puissent déposer leur demande dans les ambassades européennes des pays qu’ils fuient. Présenté lundi, cet appel est adressé au Conseil de l’Europe et à l’Assemblée fédérale. La Suisse a supprimé cette possibilité en 2013. Une mesure d’urgence confirmée dans les urnes le 5 juin dernier dans le cadre plus global de la réforme de la loi sur l’asile.

Parmi les signataires, issues de la vie politique et de la société civile, figurent l’ancienne conseillère fédérale socialiste Micheline Calmy-Rey, plusieurs actuelles ou anciennes conseillères nationales ou aux Etats (Lisa Mazzone, Laurence Fehlmann Rielle, Liliane Maury-Pasquier, Anne Mahrer…), l’ex-maire de Genève Esther Alder ou encore l’artiste Maya Bösch et l’illustratrice Albertine. Ont aussi signé des femmes PDC (Alia Chaker Mangeat, Anne-Marie von Arx-Vernon…) et quelques PLR (Sophie Courvoisier…). Ces femmes à Genève, siège du HCR et du CICR, s’érigent «face à ce fléau: la mort sur le chemin de l’exil de milliers de femmes, d’enfants et d’hommes». Pour lutter contre ces drames, à défaut d’ouvrir les ambassades, elles demandent qu’une voie légale d’entrée en Europe soit prévue.

L’exemple des femmes de la place de Mai

Membre du comité à la base de cette initiative, la conseillère municipale (PS) en Ville de Genève Maria Vittoria Romano explique que cet appel se veut complémentaire à l' »L’appel de Neuchâtel » qui, lui, plaide pour un octroi élargi des visas humanitaires. Sa camarade Jannick Frigenti Empana raconte que l’appel de Genève est né de «l’indignation» ressentie face aux images de noyades en Méditerranée. Avec, pour réponse, une politique d’asile qui n’en est pas une puisque la Suisse et l’Europe visent avant tout à dissuader des gens dans des situations dramatiques à venir chez nous, enchaîne la PDC Alia Chaker Meangat, dégoûtée par tant de «cynisme». Fermer les ambassades est par ailleurs inefficace puisque le flux de réfugiés a bel et bien augmenté, malgré cette mesure, en fonction d’une situation humanitaire mondiale qui s’est fortement dégradée.

Pourquoi un appel de femmes? Ces Genevoises suivent l’exemple des femmes de la place de Mai qui, durant la dictature en Argentine, se sont mobilisées contre les disparitions, explique Mme Frigenti Empana. «Les femmes, indignées, ont répondu nombreuses pour envoyer un message fort afin que cessent tous ces drames. Une pétition suivra, qui sera ouverte aussi aux hommes.»

Cliquez ici sur l’image ci-dessous pour voir la liste des signataires de l’appel.

AppelPourRefugies_FemmesGenevoises

Contact: Jannick Frigenti Empana, 076 343 75 06