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Notre regard

Parrainage | Le Collectif R déménage, vivre le Refuge Mon-Gré!

Le collectif R, qui occupait depuis le 8 mars 2015 la salle de paroisse de St-Laurent à Lausanne, a trouvé une paroisse prête à accueillir 10 réfugié-e-s menacé-e-s de renvoi. Depuis mardi 26 avril, le refuge a déménagé à Mon-Gré, près de la gare de Lausanne. Acte de protestation active et de désobéissance civile, ce refuge et le fort réseau de solidarité qui le porte ont déjà permis à 62 personnes, dont 10 enfants, d’échapper à un renvoi Dublin et à déposer une demande d’asile en Suisse.

Un jeune Érythréen et une famille syrienne ont depuis reçu un permis B, alors que sans l’action du collectif R, ils seraient actuellement condamnés à errer en Italie et en Hongrie, dans des conditions inhumaines. Le collectif R regrette de ne pas avoir obtenu de moratoire sur les renvois Dublin, comme il le réclame depuis plus d’une année. En 2015, le canton de Vaud a expulsé 162 personnes et la Suisse 2461 dans le cadre des accords de Dublin.

C’est autant de vies condamnées à être ballotées d’un pays à l’autre, de réfugié-e-s à qui le droit universel de déposer une demande d’asile est refusé. Des centaines de personnes s’opposent à cette mécanique de renvoi irresponsable et refusent de s’en rendre complices. Leur engagement est efficace et nécessaire. L’action de dénonciation, de protection et de revendication du Collectif R continuera donc tant qu’il le faudra. L’accueil des réfugié-e-s par la paroisse Mon-Gré montre que de plus en plus de personnes sont sensibles à leur sort et refusent de rester témoins passifs face à l’injustice.

PAULINE MILANI

Article paru dans le Bulletin de Solidarités sans frontières, n°2, juin 2016

Michel Bühler, chanteur-compositeur, écrivain et acteur protège I., un jeune syrien qui a fui la guerre qui déchire son pays depuis 5 ans. Après un long voyage par la Turquie, la Grèce, la Bulgarie, l’Autriche et l’Allemagne, il a rejoint la Suisse où réside l’essentiel de sa famille. Il est menacé de renvoi vers la Bulgarie, pays de transit qui ne garantit pas un accueil digne et humain des requérants d’asile et qui, selon divers rapports d’organisation, violent systématiquement les droits fondamentaux des personnes. Après avoir fui la guerre et fait un voyage traumatisant, I. devrait quitter sa famille pour avoir donné ses empreintes digitales en Bulgarie sous la contrainte. Ce nouvel exil le plongerait dans l’errance et le dénuement le plus total.

David Payot, futur municipal de la Ville de Lausanne, protège la famille N., une famille iranienne avec 3 enfants, un garçon de 7 ans, scolarisé et deux filles jumelles de 3 ans. La famille a dû fuir des persécutions liées aux activités politiques et religieuses de Monsieur, qui mettaient leur vie en péril. Après un long périple, ils ont rejoint la Suisse, destination de leur voyage. Trois mois après leur arrivée dans le canton de Vaud, la mécanique Dublin se met en marche pour les forcer à quitter la Suisse qui refuse alors de les entendre sur leurs motifs d’asile, uniquement parce qu’ils ont transité en Allemagne durant deux jours.

Raphaël Mahaim, avocat et député Vert au grand conseil vaudois défend, M. S., un homme originaire de Guinée-Bissau, ayant reçu des menaces de mort et ayant fait l’objet de tentatives d’enlèvement dans son pays où il avait, jusqu’à sa fuite, un poste à responsabilité dans l’administration. Ayant quitté le pays avec un visa pour le Portugal, il a été taxé de « cas Dublin », alors même qu’il n’a jamais foulé le sol portugais! Encore une personne en quête de sécurité que la Suisse balaie d’un revers de la main, comme s’il s’agissait d’un colis sans âme.

Pour plus d’informations: www.desobeissons.ch