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HCR | Ouganda: hausse de nombre d’arrivants sud-soudanais fuyant les combats

Le HCR fait part de son extrême préoccupation au sujet de la situation de sécurité instable au Soudan du Sud, où quelque 4000 personnes fuient actuellement chaque jour vers l’Ouganda voisin.

Article de Adrian Edwards publié sur le site du HCR, le 26 juillet 2016. Cliquez ici pour lire l’article sur le site du HCR.

Les récents combats au Soudan du Sud ont déjà forcé 37’491 personnes à fuir vers l’Ouganda. Ces trois dernières semaines, il y a eu davantage d’arrivées de réfugiés en Ouganda que durant tout le premier semestre 2016 (33’838).

Le 25 juillet, environ 2442 réfugiés ont été accueillis en Ouganda depuis le Soudan du Sud. Quelque 1213 d’entre eux sont arrivés via le point de passage frontière d’Elugu à Amuru, 247 à Moyo, 57 à Lamwo et 370 à Oraba. Un autre groupe de 555 personnes est arrivé à l’installation de Kiryandongo. La majorité des arrivants, soit plus de 90 pour cent, sont des femmes et des enfants. Les réfugiés proviennent de l’Etat de l’Est-Equatoria au Soudan du Sud, ainsi que depuis Juba et d’autres régions du pays.

[caption id="attachment_33806" align="aligncenter" width="640"] Preschool at Kiryandongo refugee settlement Uganda - December 2015. Credit: GPE/Henry Bongyereirwe / flickr
Preschool at Kiryandongo refugee settlement
Uganda – December 2015. Credit: GPE/Henry Bongyereirwe / flickr[/caption]

Le porte-parole du HCR Adrian Edwards a déclaré aujourd’hui durant un point de presse à Genève, que les combats ayant éclaté au Soudan du Sud le 8 juillet dernier entre les factions rivales loyales à Salva Kiir et à Riek Machar avaient diminué. Toutefois la situation sécuritaire demeure instable.

«Les nouveaux arrivants en Ouganda font état de la poursuite des combats ainsi que de pillages par des milices armées, qui brûlent des maisons et assassinent des civils», a déclaré Adrian Edwards. «Certains parmi les femmes et les enfants nous ont dit avoir été séparés de leurs maris ou de leurs pères par des groupes armés, qui recruteraient de force des hommes et les empêcheraient de traverser la frontière.»

Pascalina Juwa, 60 ans, faisait partie des réfugiés nouvellement arrivés. Elle s’est entretenue avec des employés du HCR dans le nord de l’Ouganda. C’est la troisième fois qu’elle fuit vers l’Ouganda au cours de sa vie. Persuadée que l’accalmie ne va pas durer, elle a fui sa ville natale, Opari Payam, dès qu’elle a pu.

«Maintenant, nous nous battons entre nous. Pourquoi?» explique Pascalina. A Pageri, il y avait un adolescent, âgé de moins de 18 ans, qui revenait de moudre du grain. Quand il était à moto sur le chemin du retour, il a été tué par balles. Vous voyez, ce sont des soldats de notre pays qui font ça à notre communauté. »

Le HCR demeure extrêmement préoccupé par cette situation. Les arrivées quotidiennes se situaient en moyenne à environ 1500 il y a dix jours, mais elles ont augmenté à plus de 4000 la semaine dernière. De nouvelles hausses des arrivées sont également possibles.

L’afflux met à rude épreuve la capacité des points de ramassage, ainsi que des centres de transit et d’accueil, qui sont trop petits pour le nombre croissant d’arrivants.

Ce week-end, les organisations humanitaires ont fait leur possible pour décongestionner les points de ramassage, ainsi que pour installer des abris temporaires afin d’augmenter la capacité d’accueil. Le HCR a déployé des effectifs ainsi que des camions et des autobus supplémentaires.

Au pic de la crise, plus de 11’000 réfugiés étaient logés à Elegu, au nord de l’Ouganda, dans un complexe ayant une capacité initiale d’accueil de seulement 1000 personnes. Ce week-end, le centre a été considérablement décongestionné, avec seulement 300 personnes qui y dormaient la nuit dernière. De nombreux réfugiés ont été transférés au centre de transit de Nyumanzi où ils reçoivent des repas chauds, de l’eau, des abris et d’autres types d’assistance vitale. D’autres ont été transférés dans des centres de réception agrandis à Pagirinya.

La gestion et l’expansion des installations de réception, ainsi que l’ouverture d’une nouvelle installation demeurent les priorités clés. Une nouvelle installation a été identifiée dans le district de Yumbe et elle semble avoir une capacité initiale d’accueil pour jusqu’à 100’000 personnes. Des abris communautaires temporaires sont également en cours de construction pour accueillir les nouveaux arrivants.

La réponse humanitaire à l’afflux de réfugiés sud-soudanais fait cruellement défaut en raison d’une grave pénurie de financement.

La réponse humanitaire à l’afflux de réfugiés sud-soudanais fait cruellement défaut en raison d’une grave pénurie de financement. L’appel de fonds interinstitutions est financé seulement à 17 pour cent, ce qui contraint le HCR et ses partenaires à uniquement répondre à la crise d’urgence et assurer une aide vitale. Cela limite l’étendue de l’aide humanitaire qui pourrait être offerte.

Le conflit au Soudan du Sud, qui a éclaté en décembre 2013, a généré l’une des pires situations de déplacements de populations ainsi que d’immenses souffrances. A l’intérieur du Soudan du Sud, quelque 1,69 million de personnes sont déplacées internes. A l’extérieur du pays, on compte désormais 831’582 réfugiés sud-soudanais, principalement en Ethiopie, au Soudan et en Ouganda.

* Michael O’Hagan a contribué à cet article depuis Adjumani, Ouganda