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Passeurs d’hospitalité | Destruction du bidonville de Calais: de l’usage de la violence

Le 21 septembre 2015, la police évacue brutalement les derniers campements d’exilé-e-s du centre de Calais, et détruit dans la foulée une partie du bidonville qui s’est construit à partir de la fin du mois de mars là où les autorités ont forcé les personnes à se concentrer. Le 22 septembre, la police bombarde le bidonville à la grenade lacrymogène depuis la rocade portuaire, située en surplomb.

Billet publié sur le blog Passeurs d’hospitalité, le 14 septembre 2016. Cliquez ici pour lire le billet sur le blog.

La préfète du Pas-de-Calais a dû reconnaître que le bidonville avait atteint 6000 habitant-e-s – chiffre probablement sous-évalué. Fin octobre sont lancés les «centres de répit», qui deviendront Centres d’Accueil et d’Orientation, pour éloigner les exilé-e-s de Calais, tandis que des rafles quotidiennes envoient des groupes de 50 exilé-e-s vers des centres de rétention à l’autre bout de la France (voir ici, ici, ici, ici et ).

En parallèle, les bombardements du bidonville à la grenade lacrymogènes deviennent de plus en plus fréquents jusqu’à devenir quotidiens à partir du mois de novembre (voir ici, ici et ). Ils se raréfieront à partir de la destruction d’une partie du bidonville pour créer un «no-mans-land» (le terme est des autorités) entre celui-ci et la rocade menant au port (voir ici et ).

Avec la perspective de la destruction de la partie nord du bidonville (voir ici et ), les bombardements ont repris toutes les nuits. Et parfois en journée, lorsqu’il y a un embouteillage sur la rocade et que des exilé-e-s essayent de monter dans les camions, comme l’après-midi du 1er septembre. Dans un premier temps les policiers éloignent les exilé-e-s de l’autoroute en utilisant les gaz et les flash-balls, puis ils continuent en bombardant le bidonville sans raison et en risquant d’y allumer un incendie (les grenades utilisées éclatent en vol et dispersent plusieurs sous-munitions très chaudes, qui peuvent mettre le feu aux tentes et aux bâches des cabanes).

Par ailleurs, les contrôles au faciès se multiplient dans les gares du Nord et du Pas-de-Calais pour empêcher les exilé-e-s de monter dans les trains, même en étant muni-e-s d’un billet. Ces contrôles discriminatoires sont parfois accompagnés d’arrestations.

[caption id="attachment_34691" align="aligncenter" width="720"]Au fond la rocade portuaire et les spots des projecteurs de la police. Les tirs de grenades dans le ciel et les nuages de gaz au sol. Photo prise par des militant-e-s calaisien-ne-s. Au fond la rocade portuaire et les spots des projecteurs de la police. Les tirs de grenades dans le ciel et les nuages de gaz au sol. Photo prise par des militant-e-s calaisien-ne-s.[/caption] [caption id="attachment_34692" align="aligncenter" width="720"]Au fond la rocade portuaire et les spots des projecteurs de la police. Les tirs de grenades dans le ciel et les nuages de gaz au sol. Photo prise par des militant-e-s calaisien-ne-s. Au fond la rocade portuaire et les spots des projecteurs de la police. Les tirs de grenades dans le ciel et les nuages de gaz au sol. Photo prise par des militant-e-s calaisien-ne-s.[/caption]