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Notre regard

Le Courrier | La Ville de Genève demande le retour des Musa

Le Conseil municipal veut une application souple des accords Dublin.

Article de Rachad Armanios, publié dans Le Courrier, le 29 septembre 2016. Cliquez ici pour lire l’article sur le site du Courrier.

L’expulsion de la fratrie Musa a indigné le Conseil municipal de la Ville de Genève. Du moins les élus de gauche, voire du centre. Mercredi soir, grâce à l’abstention du PDC et au vote favorable de trois démocrates-chrétiens, l’Alternative a pu renvoyer au Conseil administratif une motion lui demandant «de mettre en œuvre tout ce qui est dans son pouvoir et en s’adressant au Canton et à la Confédération, pour permettre la réunion de la fratrie Musa à Genève».

Pour rappel, trois frère et sœurs kurdes de Syrie ont été renvoyés récemment en Croatie au nom des accords de Dublin, tandis que le frère cadet, mineur, a pu rester à Genève chez sa tante.

Lire notre article : Vives réactions après le renvoi des Musa en Croatie

Le texte invite aussi l’exécutif municipal à s’engager auprès du canton et de Berne «pour que cesse l’application aveugle et restrictive du règlement Dublin». Au Grand Conseil, la gauche a déjà déposé deux textes demandant au canton de «renoncer à l’exécution de renvois lorsque la situation familiale l’exige».

La PLR Michèle Roullet s’est vivement opposée à la motion, affirmant que le délibératif n’avait pas à se constituer en «tribunal populaire» en contestant les décisions de la Confédération portées par la ministre socialiste Simonetta Sommaruga. Elle a ajouté que le conseiller d’Etat Pierre Maudet se doit d’appliquer la loi, le contraire entraînant le risque de rétorsions de Berne sur les moyens donnés à Genève pour accueillir les réfugiés.

«Absurdité» des accords Dublin

«Nous nous opposons à la politique d’asile suisse, qu’elle soit ou non portée par l’une des nôtres», a rétorqué le rose Pascal Holenweg, critiquant «l’absurdité» des accords Dublin qui font peser le poids de l’asile sur le sud de l’Europe, générant des «catastrophes» en Grèce, en Italie ou en Espagne. «En attendant que ces accords soient revus, il faut les appliquer de la façon la plus souple possible.» Et en particulier en appliquant le principe du regroupement familial, a ajouté Tobia Schnebli (Ensemble à Gauche).