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Notre regard

Le Courrier | A chacun son Noël

Réfugiés, migrants en Suisse: quel sens Noël a-t-il pour eux? Le Courrier est allé a leur rencontre.

Vous pouvez découvrir les articles dans l’édition du 23 décembre, en cliquant ici.

Editorial du 23 décembre 2016:

courrier_chacunsonnoelIl suffit parfois de changer le cadrage pour que Noël raconte une autre histoire. Une histoire très humaine, faite d’échanges culturels, d’acceptation de la différence et de solidarité. Dans ce numéro d’avant-Fêtes, Le Courrier donne la parole à des personnes réfugiées ou migrantes, des femmes et des hommes de tous âges, établis en Suisse depuis quelques mois seulement ou de nombreuses années déjà.

Que signifie Noël pour eux, qu’ils soient de religion catholique, protestante, orthodoxe, musulmane, hindoue, ou encore animistes, athées,…? Comment vivent-ils cette période festive? Le choc d’un pays d’adoption hyper-consumériste? Le rejet par un voisinage souvent davantage occupé à faire de son réveillon une réussite? Les étrangers rencontrés en parlent, quoiqu’avec modération. Des récits – souvent émouvants – recueillis aux quatre coins de la Suisse romande à l’occasion de fêtes associatives, émerge avant tout une dimension d’échange entre différentes communautés religieuses.

Des réfugiés, de Syrie et d’Irak, se remémorent le temps où les chrétiens invitaient les musulmans à l’église. Il a suffi d’une explosion pour interrompre cette communion. En Inde, les lumières et les décorations des quartiers chrétiens réjouissaient hindous et musulmans avant que les tensions n’obligent la police à offrir sa protection aux églises pour le culte de Noël. En Afrique aussi, au Cameroun, au Nigeria, on changeait quasiment de religion en déménageant du Nord au Sud. Impensable aujourd’hui.

Aux souvenirs nostalgiques vient, parfois brusquement, se mêler une douloureuse réalité. Un contraste de noir et de blanc à l’image de certains dessins illustrant nos reportages. Aujourd’hui, chaque foyer syrien pleure une personne disparue. Si, dans certains pays, les tensions interreligieuses sont liées à l’histoire régionale, force est de constater que la responsabilité est à rechercher, aussi, du côté de l’ingérence des puissances occidentales.

Dans les quatre pages qui leur sont dédiées, des étrangers nous font passer un message universel: «Noël est avant tout la fête du vivre-ensemble». Elargissons donc le cadrage et accueillons-les dans cette histoire commune.