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Notre regard

L’Obs | Réfugiés : aux portes de l’Europe, le hangar de l’enfer

La silhouette d’Ahmad Waqar émerge d’une fumée noire et épaisse. Derrière la gare routière, au milieu des anciens hangars ferroviaires de Belgrade, la capitale serbe, le jeune homme de 20 ans arrive en toussant, les yeux rougis. Il fait office de traducteur pour les visiteurs d’un jour, journalistes et personnels des ONG, comme il le faisait déjà au Pakistan dans sa vie d’avant. Mais cette fois, c’est lui qui se raconte à nous. Depuis trois mois, il squatte ces bâtiments abandonnés avec un millier d’autres réfugiés, des Afghans en majorité, coincés aux portes de l’Europe.

9h30, début février. Le hangar s’anime tranquillement. Des hommes et des adolescents errent, se lavent les cheveux et les dents au-dessus de seaux d’eau, se coiffent au reflet de leurs smartphones, font bouillir de l’eau, se réchauffent autour de feux improvisés. D’autres dorment, blottis, sous des couvertures grises à même le sol. Et partout cette fumée dense, apocalyptique, qui prend à la gorge dès le seuil franchi. Les toux résonnent dans l’entrepôt.

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