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Amnesty | Des mesures cruelles de détention des migrants sont préconisées par la Commission européenne

Les recommandations de la Commission européenne invitant les États à placer en détention presque tous les migrants en situation irrégulière avant de les renvoyer dans leur pays d’origine, sans aucune restriction sur le lieu où ils peuvent être arrêtés, révèle la cruauté et l’hypocrisie de la politique migratoire des commissaires européens.

Communiqué de Amnesty international du 2 mars 2017. Cliquez ici pour lire le communiqué sur le site d’Amnesty.

«La détention de migrants en situation irrégulière, qui sont parmi les personnes les plus vulnérables d’Europe, doit rester une mesure de dernier recours. Or, la Commission européenne incite les États membres de l’Union européenne (UE) à arrêter ces personnes par presque tous les moyens nécessaires – même en effectuant d’effrayantes descentes de police nocturnes ou en demandant de l’aide aux travailleurs sociaux et aux médecins pour les trouver. Ce régime de détention de grande ampleur s’applique aussi aux mineurs, ce qui est réellement choquant», a déclaré Iverna McGowan, directrice du Bureau européen d’Amnesty International.

«Les tentatives récentes des commissaires européens de prendre leurs distances avec la politique migratoire abjecte du gouvernement de Donald Trump sonnent aujourd’hui bien creux. Après ces annonces, l’hypocrisie de la position de la Commission européenne à propos des migrants ne fait plus aucun doute.»

[caption id="attachment_38263" align="alignright" width="212"] Recommandations de la Commission européenne du 2 mars 2017[/caption]

Les recommandations rendues publiques jeudi 2 mars 2017 donnent des conseils sur la manière de s’appuyer sur la Directive relative au retour pour renforcer les procédures administratives nationales en la matière. Elles préconisent aux États membres de l’UE de prendre un certain nombre de mesures d’ici au 1er juin 2017, les invitant notamment à:

  • renforcer et mobiliser les autorités en charge du maintien de l’ordre et de l’immigration, si nécessaire 24 heures sur 24 et sept jours sur sept, ce qui revient à encourager les arrestations nocturnes;
  • travailler en coordination avec les autorités médicales, judiciaires et carcérales, les dispositifs de tutelle et les services sociaux pour accélérer les renvois;
  • prévoir dans la législation nationale une période initiale de détention de six mois maximum, pouvant être prolongée jusqu’à 18 mois;
  • veiller à ce que la législation nationale n’interdise pas de placer des mineurs en détention ou de prononcer des obligations de quitter le territoire à l’encontre de mineurs non accompagnés.