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Notre regard

Drôles de news | Bamako: 1 – UE: 0. Quand le Mali inverse les rôles

Il aura suffi d’un tweet ou presque pour faire vaciller la coopération Mali-UE en matière migratoire. Suite à une rencontre officielle avec les autorités maliennes, l’envoyé de l’Union européenne Bert Koenders s’est un peu trop vite empressé de claironner en 140 caractères qu’un accord de réadmission avait été conclu. Il n’en fallait pas plus pour provoquer l’ire de la diaspora malienne en France: le consulat du Mali à Paris a été occupé pendant 11 jours. Le gouvernement malien a même échappé à une motion de censure déposée par l’opposition, inquiète des retombées de cette rencontre.

C’est dans ce contexte d’imbroglio diplomatique que Bamako s’est érigé contre l’usage et la validité des laissez-passer européens. Le 29 décembre 2016, il a refusé l’entrée sur son territoire de deux personnes présumées maliennes que la France tentait d’expulser à l’appui dudit document de voyage. Dans un communiqué, Bamako dénonce le recours à ce laissez-passer qui permet à un État européen d’émettre lui-même un document d’entrée dans un pays tiers afin de faciliter les renvois d’étrangers en situation irrégulière. Les compagnies aériennes y sont cordialement invitées à barrer l’accès de leurs appareils aux personnes détentrices d’un tel document. Fin janvier, les autorités françaises n’avaient pas fait de commentaires, sans doute peu habituées à se voir renvoyer la pareille.

Alexis Thiry