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Notre regard

Chronique Suisse | Du 12 décembre au 26 janvier

12 décembre 2016
Le Tribunal administratif fédéral (TAF) annule la décision prise par le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) de renvoyer deux mineurs non accompagnés érythréens vers leur pays d’origine. Depuis juin 2016, le SEM n’accepte plus la « sortie illégale » d’Erythrée comme motif d’asile, pour les personnes qui sont en règle avec leurs obligations militaires. Les personnes concernées par ce durcissement se voient ainsi refuser le statut de réfugié ou la protection provisoire et sont donc soumises au régime de l’aide d’urgence.

19 décembre
Préoccupée par la situation humanitaire dramatique constatée à Alep en Syrie, l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) demande dans un communiqué à la Suisse de délivrer davantage de visas humanitaires en faveur des milliers de personnes menacées par les bombes, la faim et la terreur.

20 décembre
La commune d’Avully se mobilise suite à l’expulsion de la famille K. vers le Kosovo intervenue le 9 décembre 2016. Rassemblés au local de l’association GENA, les habitants dénoncent le renvoi d’une famille alors que les trois enfants, âgée de 3, 7 et 9 ans, étaient scolarisés à l’école du village, et malgré la vulnérabilité psychique de l’aîné. Une amie de la famille a annoncé qu’un recours allait être déposé auprès de la Cour européenne des droits de l’homme (CourEDH) début 2017.

20 décembre
Le prix suisse des droits humains « Alpes ouvertes, Frontières ouvertes » récompense l’association «Firdaus» de Lisa Bosia Mirra au Tessin et «Progetto Accoglienza Rebbio» de Don Giusto della Valle à Côme. Lisa Bosia Mirra a servi durant l’été dernier des repas aux réfugiés dans le parc de Côme. Elle est actuellement poursuivie pour « aide à entrée illégale » après avoir aidé à faire entrer clandestinement des réfugiés mineurs en Suisse. Le curé Don Giusto della Valle offre un refuge à de nombreux réfugiés dans sa paroisse à San Martino.

21 décembre
L’étudiant à l’Université de Genève d’origine tchétchène Dagun est libre. Il avait été placé au centre de détention administratif de Frambois dans l’attente de son renvoi vers la Russie après que sa demande d’asile ait été rejetée par le SEM. Cette perspective a suscité une forte mobilisation du Rectorat et des associations d’étudiants. Même s’il a pu reprendre ses études en lettres, Dagun n’est pas assuré de pouvoir rester en Suisse
à long terme. Sa demande d’asile pourrait néanmoins être réexaminée sur la base de nouveaux éléments.

23 décembre
Dans une lettre adressée à la Conseillère fédérale Simonet ta Sommaruga, le Conseil d’Etat genevois est « d’avis qu’il serait humainement souhaitable de limiter les expulsions d’enfants, notamment par le biais de vols spéciaux, aux périodes de vacances scolaires d’été » afin de minimiser l’impact psychique négatif sur les enfants dont les parents font l’objet d’une décision de renvoi.

6 janvier 2017
L’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM), chargé de l’hébergement des demandeurs d’asile dans le canton de Vaud, continue de fermer des abris PC. Selon l’ats, cette politique de fermeture traduit une diminution des demandes d’asile en Suisse qui se répercute au niveau cantonal : durant les trois derniers mois de 2016, Vaud s’est vu attribuer 255 nouveaux requérants, contre 1’155 l’année précédente.

13 janvier
Solidarité sans frontières publie une pétition adressée au Conseil fédéral pour lui demander d’agir rapidement face à la situation dramatique que vivent des milliers de réfugiés qui tentent de survivre à un froid glacial en Grèce, dans les Balkans et en Italie. Selon le HCR, au moins cinq décès liés au froid ont été enregistrés parmi les réfugiés. Solidarité sans frontières demande au Conseil fédéral d’accueillir les 1’500 personnes que la Confédération s’était engagée à relocaliser depuis la Grèce et l’Italie.

26 janvier
La Cour européenne des droits de l’homme (CourEDH) estime que le renvoi d’un requérant d’asile vers le Sri Lanka constitue une violation de l’interdiction de la torture au sens de l’article 3 de la CEDH. Dans sa décision ( X. c. Suisse – 16744/14), la Cour estime que la Suisse ne pouvait ignorer le danger lié au renvoi encouru par le plaignant. Craignant des persécutions politiques en raison de son appartenance passée aux Tigres tamouls, le plaignant et son épouse avaient déposé une demande d’asile auprès de la Suisse en 2009. Débouté et expulsé en 2013, il avait été arrêté et maltraité dès son arrivée sur sol sri lankais. Après deux ans de détention au Sri Lanka, le plaignant avait pu revenir en Suisse et y a obtenu le statut de réfugié.