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Documentation

Association | International forum for Eritrea (ife)

IFE est une organisation non-gouvernementale et indépendante engagée dans la promotion et le respect des droits de l’homme en Erythrée.

Bien que l’Erythrée soit l’un des pays produisant le plus grand nombre de réfugiés, ce pays reste l’un des pays les plus sous-reportés et sous-documentés. IFE est dévoué à briser la loi du silence et à vous aider à comprendre la fragilité du contexte politique en Erythrée.

Les buts de IFE sont les suivants:

  • Réouvrir la société érythréenne à travers le projet «Humans of Eritrea»;
  • Aider l’opinion publique à comprendre la répression silencieuse qui cause la crise migratoire actuelle;
  • Promouvoir le respect des droits humains et l’établissement de mécanismes des responsabilités;
  • Etre une plateforme diffusant de l’information confirmée et vérifiée sur l’Erythrée;
  • Construire des partenariats dynamiques.

Les valeurs de IFE sont les suivantes:

  • Transparence et responsabilité;
  • Partenariat dynamique;
  • Droits humain et justice; et
  • Expertise

IFE est composé d’une assemblée générale et d’un conseil consultatif. L’Assemblée Générale est constituée de tous les membres de IFE quant au Conseil consultatif il est composé d’experts en droit international, experts sur les questions de l’Erythrée et de la politique migratoire en Suisse.

Humans of Eritrea: «J’ai appris à me connaître grâce au théâtre»

« Au début on passait beaucoup de temps ensemble. Ensuite, on a commencé à s’entraîner dans une salle à Carouge. On pratiquait de plus en plus. Parfois, on devait répéter plusieurs fois la même scène car on oubliait nos textes. Mais après une année de travail, les répétitions ont porté leurs fruits et on a commencé à faire de vraies représentations.

Lors de ma première représentation, j’avais un peu le trac. Mais j’ai appris à laisser toutes mes pensées dans les vestiaires. Après 3-4 représentations, j’ai vu de vrais changements.

Mais tout ne m’était pas prédestiné à arriver à ces belles représentations. En effet, je suis parti d’Erythrée très jeune, j’ai traversé le désert du Sahara, y suis resté pendant 12 longs jours. Mon groupe et moi avions même été privés d’eau pendant de longues périodes. Beaucoup de personnes devaient boire leur urine pour survivre, certains le supportaient très mal. Puis, le passeur nous a finalement emmenés vers la Lybie. Mais à l’intersection du Soudan, de la Lybie et de l’Egypte nous avons été attaqués par des égyptiens. Ils ont tiré sur notre camion avec leurs armes à feu. J’étais sûr que nous allions tous y rester. Quelques jours plus tard, nous avons été emmenés en Lybie. Et là, c’était un nouveau cauchemar. Les libyens torturaient les gens devant moi, ils ont mis à un coup de pied dans le ventre d’une jeune femme enceinte qui voyageait avec nous, ce qui entraîné la mort de son bébé. Ils ont tué certains de mes amis devant moi. Alors qu’ils continuaient de violenter les gens, j’ai appris qu’un membre de ma famille avait payé une somme de plus de EUR 1900 pour me libérer. J’ai donc pu sortir de cette villa d’horreur.

Avec tout ce que j’ai vécu, je n’aurais jamais pensé m’engager dans une activité théâtrale. Ou même imaginer que cela me rende aussi fier. Cet engagement était un point tournant dans ma vie, il m’a permis d’apprendre à me connaître. J’y trouve beaucoup de plaisir et mes compagnons de théâtre sont devenus une réelle famille.«