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La Brique | Calais, capitale des barbelés

Octobre 2016, l’État ordonne l’évacuation du bidonville de la lande de Calais. Installées progressivement depuis 2015, 10’000 personnes ont tenté de construire sur cette zone un semblant de ville avec son école, ses commerces, ses restaurants, ses lieux de culte, etc. La situation était d’une extrême précarité, mais la vie s’était tout de même à nouveau organisée. En trois jours, tout a été rasé à coups de bulldozers. Et Hollande de déclarer: «J’assure aux Calaisiens qu’il n’y aura pas de réinstallation sur la lande. Elle est évacuée. Elle sera sécurisée». Voilà comment se traduit la politique d’accueil de la France: militarisation de l’espace, invisibilisation des réfugié.es, extension de la violence policière, zéro installation sur le territoire français.

Article paru dans La Brique, journal de critique sociale français, le 29 août 2017. Cliquez ici pour lire l’article complet sur le site de La Brique.

Retour à Calais, après quelques mois à distance. Sur la route, pause au Puythouck, près de Grande-Synthe, où des exilé.es ont trouvé refuge après le terrible incendie du camp de La Linière. Il n’y a pas âme qui vive, excepté sous les casquettes de police (encore que…). Plus à l’intérieur du bois, quelques traces de feux de fortune et autres tissus emprisonnés dans les branchages sont autant de traces de survie récemment laissées par des exilé.es. En partant, on croise des humanitaires anglais évitant les patrouilles des keufs, qui amènent de quoi lutter contre la faim et le froid aux réfugié.es qu’ils estiment à une soixantaine sur cette zone. On quitte ce désert soigneusement organisé pour celui de Calais. Des camarades nous ont donné rendez-vous dans le centre-ville. À l’arrivée, soudaine impression de vide, aucune trace des exilé.es dans les rues et les parcs de la ville. «La mairie a organisé une véritable politique de dispersion et de démobilisation depuis le démantèlement», nous explique-t-on. «L’État ne gère plus que la police ici, afin de mettre une pression énorme sur les exilé.es et les militant.es.» La tolérance zéro, beuglée à l’unisson par les pouvoirs publics, se traduit localement par des arrêtés municipaux interdisant de se poser dans les parcs et jardins, de donner des tentes aux exilé.es, mais aussi de distribuer des repas dans le centre-ville. Sans compter les appels à dénoncer l’installation des squats… et la tension policière sans commune mesure.

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