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Notre regard

Vivre Ensemble | Valais: une privation de bourse d’étude pour les permis F

En Valais, alors que le Grand Conseil avait avalisé en 2015 l’attribution de bourses d’études aux personnes détentrices de permis F, le Conseil d’Etat refuse d’appliquer cette décision. Selon les déclarations de Christophe Darbellay, chef du département de la formation, cette décision est en lien avec le caractère provisoire du séjour des personnes détentrices d’un permis F. Les titulaires d’un permis B peuvent, elles, en bénéficier.

«La plupart de ces jeunes sont nés en Suisse. Ils n’y peuvent rien si leurs parents n’ont pas eu les moyens de demander un permis B», s’insurge Véronique Barras, responsable des projets migration à l’OSEO Valais.

«C’est une double peine pour ces jeunes.» Car, pour obtenir un permis B, les personnes doivent être financièrement indépendantes. Mission impossible pour de nombreux résidents au bénéfice d’un permis F. «Les jeunes concernés vivent ainsi une double peine: devoir payer pour la situation de leurs parents et être prétérités pour leur avenir professionnel.»

Extrait tiré de l’article de Christine Savioz publié le 16 novembre 2017 dans le Nouvelliste. Pour consulter l’article en ligne cliquez ici

Le rapport récent de l’ODAE parle d’une réalité plus complexe concernant l’attribution de permis F. Ses auteurs démontrent que les autorités attribuent parfois des autorisations provisoires à des personnes qui auraient en réalité droit à un permis B.  La pratique montre aussi que le permis F est souvent prolongé pendant de nombreuses années, c’est donc un provisoire qui souvent se pérennise. Ces refus d’attribution de bourses d’études sont clairement menés au détriment de la formation de jeunes personnes motivées qui représenteraient une force de travail dont la Suisse pourrait bénéficier. Cette pratique valaisanne semble d’autant plus  inappropriée, lorsque l’on sait que la nouvelle loi sur les étrangers et l’intégration préconise de valoriser les compétences professionnelles des personnes se trouvant en Suisse. A l’heure où l’égalité des chances est un slogan prôné dans la plupart des départements de formation, celui du Valais est-il vraiment en droit de s’y opposer en se plaçant en porte-à-faux par rapport à une décision du Grand Conseil?

VE/GdC