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La Cité | «C’est dangereux pour moi de vous parler»

Pour beaucoup de migrants africains, la bataille n’est pas gagnée en arrivant sur le sol calabrais. La très grande majorité n’obtient pas le statut de réfugié et se retrouve dans la clandestinité après deux ou trois ans. Vulnérables, ils deviennent des proies faciles pour des réseaux de traite d’êtres humains et sont exploités dans l’agriculture, la construction et la prostitution.

Reportage de Isabel Jan-Hess (texte) et Magali Girardin (photos), publié dans La Cité en novembre 2017. Cliquez ici pour lire le texte complet sur le site de La Cité.

Tout droit sortis du brasier libyen et de ses violences indicibles, à peine arrivés sur le sol italien, beaucoup de migrants replongent dans l’enfer de l’exploitation, de la non-assistance, voire de la traite. Les ghettos créés et démantelés au gré des interventions de police hébergent des centaines de personnes. Souvent dopés par les saisons de récolte, ces camps d’infortune sont sans eau ni électricité, comme celui de San Ferdinando où s’entassent jusqu’à 1500 personnes en pleine saison agricole.

Après plusieurs tentatives infructueuses de rencontrer ces migrants échoués dans le camp, l’un d’eux accepte de nous répondre. «Je veux bien vous parler deux minutes, mais je ne vous emmène pas là-bas. Si on me voit avec vous c’est dangereux pour moi.» Ses trois comparses évitent nos regards, pour eux, c’est non.

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