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Notre regard

Drôle de News | Érythrée: le TAF fait du relativisme culturel

Dans leur arrêt du 10 juillet 2018 sur l’Érythrée, les juges du Tribunal administratif fédéral ont reconnu que la conscription (dont la durée n’est pas déterminée) pouvait être considérée comme du travail forcé. Ils ont aussi reconnu que des mauvais traitements et des abus sexuels étaient commis durant le service national.

MAIS… ajoutent les juges, ce travail forcé doit être vu à la lumière du ««contexte érythréen», qui est un «système économique caractérisé comme «socialiste» et basé sur « l’auto-suffisance » ».

Et deuxième «mais»: «ces mauvais traitements et abus sexuels ne sont pas commis DE MANIÈRE À CE POINT GÉNÉRALISÉE » (sic !)

En termes crus, actes de tortures et viols sont commis au nom de l’effort national, dans des camps d’entraînement aux relents de rééducation. Et il n’y a rien à y redire, selon les juges: ils estiment « licite » et « exigible » l’exécution du renvoi de personnes pouvant être enrôlées dans le « service national » à leur arrivée.

SOPHIE MALKA

Voir Du travail forcé ? Oui, mais tolérable en Érythrée, par Lucien Collandier et Sarah Frehner, SOS Asile Vd, n°128, 3e trimestre 2018.