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InfoMigrants | Autriche: décourager l’immigration à tout prix

Il y a moins d’un an, l’Autriche s’est dotée d’un nouveau gouvernement constitué d’une coalition droite-extrême droite ouvertement anti-immigration. Entre les coupes d’aides sociales et la peur de l’étranger entretenue par les autorités, comment les migrants et les demandeurs d’asile vivent-ils dans un pays sous pression populiste ? Quelles sont leurs perspectives d’avenir ? InfoMigrants est parti à leur rencontre à Vienne, à Salzbourg et à la frontière austro-allemande.

Le site InfoMigrants a publié ce Grand Angle le 7 novembre 2018. Vous pouvez le lire dans son intégralité sur leur site. Nous en reproduisons ci-dessous la première partie:

Des centaines de passeurs et une frontière ultra contrôlée

“Vous voyez la gare allemande de Freilassing derrière moi ? En 2015, on voyait des centaines de migrants y arriver d’Autriche chaque jour. Des milliers parfois. Aujourd’hui, on peut dire que c’est bien plus calme”, raconte Matthias Knott, porte-parole de la police aux frontières allemande. Sur les quais de la gare de cette petite ville nichée au cœur d’une épaisse forêt de sapins à la frontière austro-allemande, quelques dizaines de passagers descendent du train qui relie Salzbourg en Autriche à Freilassing en Allemagne en 10 minutes à peine. Deux policiers allemands sont là pour procéder à quelques contrôles de papiers aléatoires.

[caption id="attachment_50814" align="aligncenter" width="1024"] La gare de Freilassing en Allemagne, à quelques minutes de la frontière autrichienne. Crédits photo : Anne-Diandra Louarn[/caption]

Devant la gare allemande, un petit groupe de jeunes, des demandeurs d’asile, profitent des températures encore clémentes pour prendre l’air et discuter. La plupart d’entre eux, qui vivent à quelques pas de là, occupent leurs journées en suivant des cours d’allemand. Alors qu’ils observent les passagers débarquer de Salzbourg, l’un d’entre eux, Ahmad, lance : “L’Autriche c’est juste un passage, hors de question de s’y établir. Le but, c’est toujours l’Allemagne. On sait que c’est mieux pour les migrants”.

Le jeune homme de 20 ans est arrivé en Allemagne il y a deux ans et demi après un long et éprouvant périple depuis Gaza. “C’est bien ici. Je n’ai eu qu’un seul incident avec une vieille femme qui m’a insulté dans la rue, il y a quelques temps. À part ça, tout va bien”, affirme-t-il.

Ahmad vit avec des dizaines d’autres jeunes migrants des quatre coins du monde dans un centre tenu par le gouvernement à quelques encablures de la gare de Freilassing. Comme ses colocataires, il attend patiemment une réponse à sa demande d’asile et espère bientôt pouvoir commencer sa vie en Allemagne.

[caption id="attachment_50813" align="aligncenter" width="1024"] Une voiture de la police allemande à la frontière avec l’Autriche. Crédits photo : Anne-Diandra Louarn[/caption]

Plus loin, sur une route secondaire, en pleine forêt, les contrôles s’enchaînent. La police allemande arrête, sur le bas-côté, les véhicules arrivant d’Autriche et qui ont évité l’autoroute. Cette équipe mobile fait partie de la vingtaine de policiers déployés quotidiennement le long de l’autoroute A8 où des contrôles ont lieu 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Selon Matthias Knott, entre 2 000 et 3 000 personnes sont contrôlées chaque jour à la frontière austro-allemande.

“Nos agents déterminent quels véhicules arrêter en regardant l’origine de la plaque d’immatriculation, le nombre de personnes à bord, la taille du véhicule, si on peut voir à travers les vitres etc.”, explique Matthias Knott. Ce sont en priorité les plaques étrangères qui sont évidemment arrêtées. Les policiers procèdent alors à la vérification des papiers et contrôlent l’intérieur des véhicules où sont, bien souvent, dissimulés des migrants tentant de gagner l’Allemagne. Ainsi, entre janvier et fin septembre, 400 passeurs ont été identifiés à la frontière austro-allemande. Sur la même période en 2017, ce chiffre était de 330.

“Les migrants sont parfois transportés dans des conditions terribles”, continue Matthias Knott de la police fédérale allemande. “La semaine dernière par exemple, nous avons découvert un ancien véhicule militaire avec des dizaines de Bangladais entassés à l’intérieur. Le véhicule avait été fermé de l’extérieur, on pouvait les entendre frapper contre les parois.”

Sur les neuf premiers mois de l’année, quelque 7 800 entrées illégales ont été enregistrées. Parmi elles, 4 300 migrants ont été reconduits en Autriche. [….]

Découvrez la suite de l’article sur le site d’InfoMigrants en cliquant ici.