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Documentation

RTS, 19h30 | Seize renvois annulés au Centre de Boudry (NE)

Depuis son ouverture il y a un an, le centre de requérants d’asile de Boudry (NE) a déjà traité 1200 dossiers. Mais le Tribunal administratif fédéral a cassé 16 décisions de renvoi. La Confédération n’aurait pas suffisamment investigué la santé des requérants.

Sur cette même thématique, le dernier numéro de Vivre Ensemble (VE 173) propose plusieurs éclairages.

Pour voir le reportage diffusé le 4 juillet 2019 sur le site de la RTS, cliquez ici ou sur l’image ci-dessous:

A titre d’exemple, un ressortissant géorgien qui dit souffrir d’épilepsie et d’hépatite C explique avoir eu accès à de nombreuses reprises à l’infirmerie sans pour autant réussir à se faire comprendre, faute d’interprète.

Une situation qui peut avoir des conséquences graves, selon l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR), comme l’explique Eliane Engeler, sa porte-parole, jeudi au 19h30: « Renvoyer une personne qui souffre de problèmes de santé importants est particulièrement problématique, car cela peut mettre en danger la personne-même. »

Le SEM relativise

De son côté, le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) relativise: « Il y a eu quelques décisions qui ont été cassées, mais de notre point de vue, la situation médicale avait été clairement établie. Il s’agit donc d’une question d’interprétation entre le SEM et le Tribunal administratif fédéral », précise Emmanuelle Jaquet von Sury, porte-parole de l’institution.

Pour Eliane Engeler, l’infirmerie du centre reste pourtant le maillon central des procédures d’asiles: « L’infirmerie joue un rôle de filtre. Si quelqu’un a besoin de voir un médecin, s’il a besoin d’être hospitalisé, il est essentiel qu’il arrive à se faire comprendre et à expliquer ses problèmes de santé. »

Un système de traduction limité

Au mois de décembre 2018, le 19h30 de la RTS avait déjà rapporté des problèmes de traduction à l’infirmerie. Six mois plus tard, tout n’est pas réglé.

Il existe bien un système de traduction par téléphone mais le personnel ne l’utiliserait pas de manière systématique: « C’est au cas par cas. Le médecin ou l’infirmière doivent évaluer si c’est nécessaire ou pas. (…) Régulièrement, le SEM a des discussions avec ses partenaires, pour justement s’assurer que le droit des requérants et des patients soit respecté », argumente Emmanuelle Jacquet von Sury.

Pour les ONG, la situation au centre de Boudry n’est pas de l’ordre du dysfonctionnement, mais des manquements sont à corriger.

>> Revoir les explications de Julien Guillaume dans le 19h30:

Julien Guillaume "En matière d'asile, les ONG réclament l'uniformisation des procédures accélérées en Suisse."

Sujet TV: Julien Guillaume

Adaptation web RTS: Tristan Hertig