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Droit de rester | Stop à la séparation des familles! Libérez Mubaarak!

Plusieurs collectifs de défense des personnes migrantes (Droit de rester, Solidarité Sans Frontières, Solidarité Tattes) dénoncent la mise en détention administrative d’une jeune-homme de 21 ans d’origine somalienne. Il devrait être transféré en Italie alors qu’il a de la famille en Suisse. Après avoir fui son pays,Mubaraak était venu en Suisse rejoindre une partie de sa famille élargie. Il y était très encadré suite à l’identification de difficultés psychiques. Malgré cela le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) a confirmé sa volonté de renvoyer Mubaarak en Italie, bien que récemment le Tribunal administratif fédéral suisse ait décidé de suspendre les renvois des personnes vulnérables vers l’Italie. Selon ce dernier, l’accueil et l’hébergement n’assurait pas les conditions de vie dignes. Le collectif dénonce notamment le fait que Mubaarak ait été arrêté juste quelques moi avant que sa demande d’asile puisse être traitée par la Suisse et non plus par l’Italie.

Cet article « Stop à la séparation des familles! Libérez Mubaarak » a été publié sur le blog de Droit de rester le 27 janvier 2020. Le blog recense d’autres cas spécifiques en lien avec les procédures d’asile en Suisse et leur mise en œuvre.

lundi 27 janvier 2020

Stop à la séparation des familles ! Libérez Mubaarak !

Mardi 14 janvier 2020, Mubaarak, un jeune somalien a été arrêté par la police vaudoise.

Il se trouve actuellement à la prison administrative de Frambois pour un renvoi imminent en Italie.

Mubaarak a déposé une demande d’asile en Suisse en juillet 2017. Il avait fui son pays, la Somalie, secouée par une guerre civile permanente. Il a rejoint sa tante et ses cousins qui sont en Suisse depuis plusieurs années, au bénéfice d’un permis B et de la nationalité suisse. Mubaarak est un jeune fragile et vulnérable qui a vécu un parcours difficile. Il a fréquenté les classes d’accueil de l’Ecole de la Transition à Yverdon et il bénéficiait d’un accompagnement intensif. Le réseau médical et de soutien avait remarqué des difficultés d’apprentissage et cognitives.

Le SEM a refusé d’entrer en matière sur sa demande d’asile et il a ordonné le renvoi en Italie en application des accords de Dublin. Il a été renvoyé à Catane une première fois, le 14 février 2018. En Italie, il s’est retrouvé à la rue et il a erré pendant quelques jours: il n’avait pas d’argent, aucune aide de la part des autorités italiennes, il dormait dans les parcs. Il est revenu clandestinement en Suisse pour retrouver sa famille et ses amis de l’école et il a déposé une deuxième demande d’asile.

Le SEM, en appliquant aveuglement les accords de Dublin, a rendu une deuxième décision négative, et prononcé son renvoi. Il a reçu un plan de vol le 20 février 2019 de la part du SPOP et a été assigné à résidence. Suite à cette menace de renvoi, Mubaarak est sorti du système pour éviter le renvoi en Italie. Il attendait le 23 avril 2020, date à laquelle la Suisse aurait  dû examiner sa demande de protection. Il a des motifs d’asile à faire valoir.

Il ne demandait rien à personne, se tenait très discret. Mais, le SPOP a mandaté cette chasse à l’homme et a ordonné l’intervention de la police cantonale, qui l’a trouvé et arrêté.

Aujourd’hui il risque d’être renvoyé dans un pays où des conditions d’accueil dignes ne sont pas garanties. Le récent arrêt du TAF le stipule : La Suisse ne peut plus renvoyer en Italie les familles et les personnes vulnérables sans avoir des garanties concrètes et précises sur les conditions de la prise en charge des personnes renvoyées.

La Suisse, le SEM, le canton de Vaud, le SPOP appliquent aveuglément et absurdement le règlement Dublin sans utiliser leur marge de manœuvre.  Ils sont responsables de graves violations des droits des personnes, ils causent des dégâts humains et des souffrances qui atteignent l’intégrité des personnes à la recherche d’une protection en Suisse.

Cela fait presque 3 ans que Mubaarak lutte pour son droit à faire examiner sa demande asile ! C’est inhumain, indécent et révoltant ! Mubaarak fait partie de la catégorie des personnes sans droits en errance dans le système européen de l’asile.

Nous dénonçons cette arrestation ciblée et sournoise de la part du SPOP et de la police cantonale VD !  Nous exigeons la libération immédiate de Mubaarak, et la possibilité que sa demande d’asile soit finalement examinée en Suisse !

Lausanne, le 27 janvier 2020

Droit de Rester Lausanne, Solidarité sans frontières, Solidarité Tattes